L'association l'Or des Iles a lancé une pétition pour réclamer que les artistes originaires des Outre-mer soient classés dans la chanson française. Une fausse bonne idée pour le patron d'un label afro-caribéen, pour qui cette segrégation est une chance.
À l'approche des fêtes vous aurez sans doute l'envie de passer chez votre disquaire préféré pour vous offrir un disque d'Admiral T, de Kassav' ou encore de Davy Sicard? Les plus grosses enseignes l'auront certainement en stock, encore faut-il ne pas se tromper de rayon. En effet, vous aurez plus de chance de trouver votre bonheur en vous dirigeant vers le rayon "musiques du monde" que dans celui "chanson française".
Dans une pétition, elle appelle les ministres de la Culture et des Outre-mer à une reconnaissance des musiques des Outre-mer comme des musiques françaises. "Nos départements, régions et territoires ultra-périphériques sont des morceaux de France, elles contribuent à la richesse de notre culture et au rayonnement de notre pays. Pourquoi en séparer et ignorer la musique et les artistes ? (…) Séparer les artistes français, c'est séparer les Français", écrivent les auteurs de la pétition.
"Par ailleurs, des quotas protecteurs obligent les stations de radio et de télé de diffuser un minimum de musique française chaque année (...) Mais comme la musique des territoires d'Outre-Mer n'est pas dans la bonne catégorie, elle ne bénéficie pas de ces mesures", dénonce le Cran dans un communiqué.
"Si on devait classer les artistes d'Outre-mer dans la chanson française, ils n'apparaîtront plus dans les classements", assure le patron d'un label qui regroupe des artistes reconnus comme Malavoi, Fanny J, Lynnsha ou Leila Chicot.
"Si on prend le classement des téléchargements Itunes dans la catégorie Musiques du Monde, on aura toujours 5 ou 6 artistes antillais en haut de la liste, poursuit Eric Basset. Et les médias, eux, ne regardent que les classements pour choisir leurs invités. En terme de visibilité, ce serait vraiment un drame".
Par ailleurs, le patron d'Aztec l'assure, il n'existe aucune règle pour définir les catégories de musique attribuées aux chanteurs. "Si M sort un album de musique antillaise, il sera toujours classé en chanson française, car c'est sur ce créneau qu'il s'est fait connaître. Et le groupe bretonTri Yann en revanche restera toujours classé en Musiques du Monde, quoiqu'il fasse".
"Séparer les artistes français, c'est séparer les Français"
Un tour sur le site de la Fnac permet de le confirmer: l'immense majorité des artistes originaires d'Outre-mer sont classés en Musiques du monde. Et c'est justement ce qui déplait à l'association Or des Iles, qui vise à promouvoir la culture des Antilles française "sous tous ses aspects, par tous ses moyens".Dans une pétition, elle appelle les ministres de la Culture et des Outre-mer à une reconnaissance des musiques des Outre-mer comme des musiques françaises. "Nos départements, régions et territoires ultra-périphériques sont des morceaux de France, elles contribuent à la richesse de notre culture et au rayonnement de notre pays. Pourquoi en séparer et ignorer la musique et les artistes ? (…) Séparer les artistes français, c'est séparer les Français", écrivent les auteurs de la pétition.
Une pétition soutenue par plusieurs artistes
Ces derniers revendiquent par ailleurs les signatures de Tony Chasseur, Perle Lama, Dédé Saint-Prix ou encore Joëlle Ursull. La démarche est également soutenue par le Cran, le Conseil représentatif des associations noires de France, qui regrette que "les rayons musiques du monde des disquaires soient, en général, moins visibles du public"."Par ailleurs, des quotas protecteurs obligent les stations de radio et de télé de diffuser un minimum de musique française chaque année (...) Mais comme la musique des territoires d'Outre-Mer n'est pas dans la bonne catégorie, elle ne bénéficie pas de ces mesures", dénonce le Cran dans un communiqué.
Un classement indispensable à leur visibilité
Mais ce que certains voient comme une discrimination, d'autres le perçoivent comme un atout. C'est le cas d'Eric Basset, patron d'Aztec musique, spécialisé dans les artistes afro-caribéens, qui voit en cette pétition "une énorme connerie"."Si on devait classer les artistes d'Outre-mer dans la chanson française, ils n'apparaîtront plus dans les classements", assure le patron d'un label qui regroupe des artistes reconnus comme Malavoi, Fanny J, Lynnsha ou Leila Chicot.
"Si on prend le classement des téléchargements Itunes dans la catégorie Musiques du Monde, on aura toujours 5 ou 6 artistes antillais en haut de la liste, poursuit Eric Basset. Et les médias, eux, ne regardent que les classements pour choisir leurs invités. En terme de visibilité, ce serait vraiment un drame".
Par ailleurs, le patron d'Aztec l'assure, il n'existe aucune règle pour définir les catégories de musique attribuées aux chanteurs. "Si M sort un album de musique antillaise, il sera toujours classé en chanson française, car c'est sur ce créneau qu'il s'est fait connaître. Et le groupe bretonTri Yann en revanche restera toujours classé en Musiques du Monde, quoiqu'il fasse".