Soudain, la chute des cours du nickel

Analystes des métaux de la banque américaine Citigroup à Londres
Le cours est à son niveau le plus bas depuis 2003. Dans les usines calédoniennes les craintes des salariés sont légitimes. A Londres, pas d'inquiétude pour les négociants mais une analyse froide de la situation. 

Les cours du nickel chutent

Il pleut sur Londres et sur le cours des métaux. Le cuivre et le nickel sont particulièrement déprimés. A la City, un analyste décrit la soudaine dégringolade du nickel, minute après minute, c'était mercredi à la Bourse des métaux (LME) : « Sur les écrans de nos ordinateurs en début d’après-midi, les cours du métal n’ont cessé de clignoter en rouge et de chuter. Nous étions à 10 200 dollars, nous sommes tombés à moins de 9 000 dollars en quelques minutes ». Il aura suffi, une fois de plus, d’une baisse des contrats et des primes perçus sur le cuivre et le nickel en Asie pour que les cours subissent un véritable trou d’air. La chute a été brutale, la stabilisation n’est intervenue qu’avec l’annonce de nouvelles commandes de nickel, d'alliages par l’industrie européenne de l’acier inoxydable.

Un expert du secteur, joint par la 1ere.fr, considère que rien ne permet d’indiquer quelle direction vont prendre les cours du nickel : « On spéculait jeudi sur l’arrêt de projets d’usines de nickel en Indonésie mais l’information a été rapidement démentie par l’opérateur de la bourse des métaux de Shanghai (SHME) ». A Paris, dans un contexte qui n’a jamais été aussi mauvais pour le nickel et tous les autres métaux, les titres des sociétés minières calédoniennes Eramet-SLN, Glencore-KNS et Vale-VNC s’en sortent plutôt bien. Comme s’il n’y avait plus beaucoup de grain à moudre, comme si les valeurs boursières de ces entreprises avaient été suffisamment malmenées. Pour les Travailleurscalédoniens sur les mines et dans les usines de nickel, le vécu quotidien de cette crise peut paraître sans fin.