"Nous ne sommes pas mariés avec le nickel du Koniambo, nous sommes pragmatiques" déclare le PDG de Glencore

Vue de l’usine de nickel calédonienne du Nord, propriété à 49 % de Glencore.
Dans un entretien au Metal Bulletin, le PDG de Glencore trouve incompréhensible le maintien de leur production par les autres compagnies alors qu’elles subissent des pertes énormes. Ivan Glasenberg est d’une franchise brutale : lui ne brûlera pas son argent en Nouvelle-Calédonie.
Dans un échange avec un investisseur rapporté par le Metal Bulletin (MB), portail Internet de référence des industriels du monde entier, Ivan Glasenberg a confirmé que le site industriel et minier du Koniambo en Nouvelle-Calédonie faisait l’objet d’un audit et d’une expertise de la multinationale anglo-suisse. A la lecture de l’article du MB deux experts européens joints par La1ere.fr estiment que « Glencore prépare le terrain avant de quitter la Nouvelle-Calédonie ».
 
Le complexe industriel du Koniambo (KNS), également connu sous le nom « d’usine du Nord » en Nouvelle-Calédonie est un partenariat entre la Société Minière du Sud Pacifique, détenue par les indépendantistes calédoniens et la multinationale anglo-suisse Glencore. Officiellement inauguré il y a un an après sept ans de travaux, il a coûté 7 milliards de dollars, principalement à Glencore.
 

"Complexe industriel très difficile"

Dans son article paru sur son site Internet, le MB révèle les propos du PDG de Glencore : « Le Koniambo est l’un des projets dont nous avons hérité. C’est un complexe industriel très difficile et très coûteux et je pense qu’à l’avenir nous devons nous abstenir avec des réalisations qui nous coûtent autant et ne respectent pas leurs objectifs. Le Koniambo est le premier de cette catégorie ».
 
Après une fuite de métal en fusion survenue en décembre 2014, Glencore a du reconstruire l’un des deux fours de l’usine et à l’intention de le tester en 2016. Glencore a aussi le projet de reconstruire le second four, mais « de prendre tout le temps nécessaire pour ça », poursuit le PDG de Glencore. Avant de poursuivre avec franchise et son sens de la formule : « nous ne sommes pas mariés avec le Koniambo, soyons pragmatique ».
 

Propos explosifs 

Le Metal Bulletin de Londres fait aussi le choix d’afficher en pleine page les propos explosifs d’Ivan Glasenberg : « Nous regarderons le marché du nickel et nous verrons ce que nous pouvons faire pour baisser les coûts de l’usine du Koniambo. Ensuite, nous ferons marcher un four, puis le second, mais uniquement si nous sommes certains d’être rentables. Alors nous irons de l’avant »… « Mais si jamais le four ne marche pas, nous partirons de cet endroit. Nous n’avons aucunement l’intention de bruler du cash pour rien, comme d’autres le font en Nouvelle-Calédonie (Eramet et Vale, ndlr). Ce n’est ni le style ni l’intention de Glencore d’attendre des jours meilleurs ».
 
En choisissant de rapporter les propos du PDG de Glencore au Metal Bulletin, l’investisseur qui s’est entretenu avec Ivan Glasenberg a forcément demandé son accord au PDG de la multinationale. La planète nickel, les industriels et financiers du monde entier sont désormais informés des intentions de Glencore. Chacun se fera son opinion…