Recrutement, utilisation de crédits publics et évacuations sanitaires vers la Réunion, le directeur du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) explique les mesures prises pour résoudre les problèmes posés par l'explosion des naissances qu'a connu l'île en 2015.
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Une croissance démographique trois fois plus importante qu'en France entière
En 2014, le CHM avait enregistré 6.814 naissances sur ce département à la croissance démographique "trois fois plus importante qu'en France entière", comme le soulignait un communiqué de l'Agence Régionale de Santé Océan cette même année. Un boom des naissances qui sature les maternités de l'île et provoque la grogne des syndicats du personnel hospitalier : "Nous envisageons une grève dans un avenir proche", a indiqué Abdou Maoulida, secrétaire général de la CGT-Ma, à une journaliste de l'AFP. Le syndicaliste a pointé du doigt un "manque de moyens humains", "un personnel en burn-out" et a évoqué des agressions verbales et physiques de la part de patients excédés d'attendre. La CGT-Ma a d'ores et déjà contacté l'intersyndicale à ce sujet et se réunira mercredi afin de décider d'un éventuel mouvement social.Le Centre Hospitalier de Mayotte a enregistré 8.854 naissances, contre 7.374 en 2014
Selon des chiffres réactualisés - le bilan 2015 n'est pas encore officiel -, le Centre Hospitalier de Mayotte a enregistré 8.854 naissances, contre 7.374 en 2014. Selon Etienne Morel, directeur du CHM, le taux d'occupation de la maternité centrale de Mamoudzou est de 117%. "L'activité de la maternité centrale et des maternités périphériques reste très soutenue et a, bien entendu, des répercussions sur le pôle néonatologie-pédiatrie", a déclaré Etienne Morel à l'AFP. "On ne peut pas parler de saturation mais évoquer une activité intense", a néanmoins tempéré le directeur du Centre Hospitalier de Mayotte. Pour y remédier, des lits supplémentaires ont été installés dans les chambres et "les mamans et bébés sont transférés vers les quatre maternités périphériques dès que leur état leur permet", a précisé Etienne Morel.Renforcer les effectifs
Les équipes ont été renforcées depuis 2014 avec l'arrivée de 7 sages-femmes, 6 infirmiers et 17 aides-soignantes. Et en cas de grossesses pathologiques, les patientessont évacuées à la Réunion. Le CHM mène également une politique active de recrutement de gynécologues-obstétriciens "même si leur nombre reste insuffisant (15)", a reconnu le directeur du CHM. Enfin, une partie de la dotation de 10 millions d'euros allouée au CHM par le ministère des Affaires Sociales et de la Santé pour 2016 servira "à renforcer les effectifs, notamment du pôle gynécologie-obstétrique, et du pôle néonatologie-pédiatrie", a assuré Etienne Morel.