"L’œil de Londres" du Metal Bulletin sur le nickel calédonien

Alex Harrison, le rédacteur en chef du Metal Bulletin, dans les bureaux du journal.
Au coeur de la City, on s'attendrait à trouver une salle de marchés avec ses traders. Mais c'est une salle de rédaction qu'on découvre, avec ses journalistes, et ceux-là sont aussi pointus que des analystes financiers. Bienvenue dans les arcanes du « Metal Bulletin ». 
La production calédonienne de nickel, les tourments et les incertitudes du marché des matières premières n’ont pas de secret pour Alex Harrison et les rédacteurs du « Metal Bulletin ». Leur journal est né en 1906. A l’époque, la Grande-Bretagne dominait les mers, ses colonies et leurs matières premières.
 

La référence des industriels

La tradition demeure, tout comme le Metal Bulletin mais sous forme numérique. Il est la référence professionnelle pour les matières premières et les métaux. En Nouvelle-Calédonie comme partout ailleurs, la consultation du journal sur écran est le premier réflexe des industriels et des négociants. Alex Harrison, le rédacteur en chef du « MB » en est fier : « Qu'il s’agisse des cours du nickel à la bourse de Londres, de la production minière et industrielle en Nouvelle-Calédonie, nous sommes les mieux informés par nos contacts, et nous devons rester les meilleurs ». Et cela fait près de vingt ans que la publication de dépêches, d’articles sur le monde des métaux et de la finance fait partie de son quotidien.
 

Les cours mondiaux dans la tourmente

Pour Alex Harrison et les journalistes du Metal Bulletin, le contexte est particulièrement sensible. Les cours mondiaux sont dans la tourmente, la production d’inox au nickel et les indices industriels chinois progressent moins vite que prévu. Alors, il faudrait réduire la production mondiale de nickel, c’est en tout cas ce qu’attendent les analystes du marché. Pour les journalistes du « MB » la moindre information, le moindre signe en provenance des pays producteurs a donc de l’importance.
 

La Nouvelle-Calédonie sous intense surveillance

La situation des trois grandes usines de nickel en Nouvelle-Calédonie attire particulièrement l’attention : « Que vont faire les trois industriels ? Vont-ils ralentir ou fermer leurs usines ? That is the question » poursuit Alex Harrison. Une autre question mérite tout de même qu’on s’y attarde. Comment le rédacteur-en-chef du Metal Bulletin voit-il l’avenir des cours du nickel ? : « Franchement, je pense que ce sera une année encore très difficile. À noël, j’ai participé à une réunion avec l’ensemble des acteurs du marché, traders, analystes et industriels. L’opinion dominante, c’est que les cours du nickel vont se situer au maximum autour de 7.700 dollars la tonne. Et peut-être beaucoup plus bas. Le nickel est toujours sur une mauvaise pente. » Les journalistes du Metal Bulletin publient chaque jour plusieurs notes d’analyse sur le marché mondial du nickel. Ce vendredi soir, le cours du métal a repris sa baisse, tout comme les actions des sociétés minières présentes en Nouvelle-Calédonie.