Sur les réseaux sociaux, la condamnation des actes de torture subis par un jeune homme domicilié en Guadeloupe en raison de son orientation sexuelle est unanime. La ministre des Outre-mer George Pau-Langevin a "dénoncé fermement" ces actes dans un communiqué.
Les faits remontent au quatre janvier. Une soirée qui dégénère et un groupe qui s'acharne sur un jeune homme, lui faisant vivre un véritable calvaire. Le jeune homme a été retenu dans on appartement pendant quatre à cinq jours. Autant d'heures pendant lesquelles il a subi des actes de tortures et de barbarie, que la police se refuse à détailler tant l'affaire est "grave et sordide".
Cinq personnes dont deux mineurs ont été déférées devant le parquet de Pointe-à Pitre, quatre ont été écrouées.
Le parquet a ouvert une information judiciaire pour enlèvement, séquestration pour faciliter un crime ou un délit, torture ou acte de barbarie en raison de l'orientation sexuelle de la victime, vols en réunion et complicité de vols.
Mais elle n'est pas la seule à déplorer l'absence de mobilisation. Vincent Daniel, journaliste à France TV Info s'étonne aussi du peu d'indignation soulevée par ce fait divers.
Pourtant des voix se sont exprimées, à l'instar de Jean-Luc Romero, élu de Paris et militant de la cause homosexuelle.
Ou encore de l'association féministe FEMEN.
Le communiqué demande également aux élus guadeloupéens, notamment Ary Chalus, président du Conseil régional et Josette Borel Lincertin, présidente du Conseil général d'exprimer "leur solidarité avec les personnes LGBT qui vivent en Guadeloupe ou en sont originaires"
Quatre personnes écrouées
La victime a notamment subit plusieurs brûlures au fer à repasser avant de réussir à s'enfuir et à appeler les secours. Parmi les motivations de ces agresseurs: l'orientation sexuelle de la victime.Cinq personnes dont deux mineurs ont été déférées devant le parquet de Pointe-à Pitre, quatre ont été écrouées.
Le parquet a ouvert une information judiciaire pour enlèvement, séquestration pour faciliter un crime ou un délit, torture ou acte de barbarie en raison de l'orientation sexuelle de la victime, vols en réunion et complicité de vols.
Les politiques silencieux...
Cet acte homophobe d'une extrême violence n'a pourtant pas fait réagir les politiques, généralement enclins à commenter les faits divers de l'Hexagone. Seule exception: la ministre des Outre-mer George Pau Langevin qui, via un communiqué "condamne avec force" " les actes homophobes qui ont été constatés". "Elle déplore le niveau de violence et rappelle l’importance des mesures de lutte contre la délinquance déployées localement", précise le communiqué.... et le web s'interroge
Cette absence de réaction, tant auprès des politiques que des médias et de la population suscite de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. A commencer par la journaliste Audrey Pulvar qui s'est émue dans un tweet relayé près de 200 fois.L'horreur... Bien sur une grosse manif dénonçant ces faits sera organisée, au moins en Guadeloupe. Comment ça, non? https://t.co/abAgMNiLwy
— Audrey PULVAR (@AudreyPulvar) 15 Janvier 2016
Mais elle n'est pas la seule à déplorer l'absence de mobilisation. Vincent Daniel, journaliste à France TV Info s'étonne aussi du peu d'indignation soulevée par ce fait divers.
Un jeune homo séquestré et torturé plusieurs jours, en France. Sans créer de vague d'indignation ou de solidarité https://t.co/sLCzbqxsrk
— Vincent Daniel (@VincentDanie_l) 16 Janvier 2016
Pourtant des voix se sont exprimées, à l'instar de Jean-Luc Romero, élu de Paris et militant de la cause homosexuelle.
Je dénonce souvent les actes barbares homophobes à l'étranger. En France aussi un #gay peut être torturé https://t.co/Zvznan4mtH #homophobie
— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 15 Janvier 2016
Ou encore de l'association féministe FEMEN.
Un jeune homme homosexuel séquestré &torturé pendant plusieurs jours en Guadeloupe. FEMEN lui apporte tt son soutien https://t.co/29s9GkZW1u
— FEMEN France (@Femen_France) 15 Janvier 2016
Edit à 17h30: L'association Total Respect qui milite contre toute forme d'homophobie a dénoncé dans un communiqué envoyé ce samedi le silence des élus guadeloupéens. "Voici dix ans, la séquestration & les tortures subies par Ilan HALIMI avaient entraîné une prise de conscience de la société française, confrontée à un antijudaïsme qu’elle se refusait à voir. Aujourd’hui, (...) Total Respect souhaite que la Guadeloupe puisse regarder en face son homophobie latente".Le communiqué demande également aux élus guadeloupéens, notamment Ary Chalus, président du Conseil régional et Josette Borel Lincertin, présidente du Conseil général d'exprimer "leur solidarité avec les personnes LGBT qui vivent en Guadeloupe ou en sont originaires"