Zika: La Martinique et la Guyane en stade épidémique

Le ministère de la Santé alerte sur un début d'épidémie de zika en Martinique et en Guyane. Soixante-deux cas ont été confirmés dans ces départements, mais les autorités de santé s'inquiètent de la présence de nombreux cas asymptomatiques. 
On savait le stade de pré-épidémie atteint en Guyane depuis fin décembre. Déjà l'Agence régionale de santé alertait sur la situation et s'inquiétait à l'approche de la saison des pluies. Entre le 17 et le 22 décembre, 10 cas avaient été dénombrés dans le département.
 

Quarante-sept cas confirmés en Martinique

Cette fois-ci c'est le ministère de la Santé qui informe via un communiqué et confirme l'apparition d'un début d'épidémie en Guyane et en Martinique.  "En Guyane, 15 cas autochtones d'infections à virus Zika sont confirmés", écrit le 15 janvier le Ministère, qui suppose également la présence de nombreux malades ne présentant pas de symptômes.
 
En Martinique, les chiffres s'élèvent à 47 cas signalés, et 610 cas cliniquement évocateurs. Parmi eux, un premier cas de syndrome de Guillain Barré a été décelé, le malade se trouve actuellement en réanimation. (voir encadré)
 

Un risque pour les femmes enceintes

L'autre sujet de préoccupation en ces temps d'épidémie de zika concerne les femmes enceintes. Au Brésil, également victime d'une prolifération des cas, les autorités de santé établissent un lien entre la présence du  virus chez des femmes enceintes  et des malformations à la naissance, comme la microcéphalie. Les autorités sanitaires de Polynésie ont signalé des cas similaires sur leur territoire, coïncidant avec la présence du zika dans l'archipel en 2013.
Les Etats-Unis viennent pour leur part d'appeler les femmes enceintes à différer leurs voyages dans les zones touchées par le zika. La Martinique et la Guyane sont mentionnées dans la liste qui comprend également le Brésil, Porto Rico, la Colombie, le Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le
Mexique, le Panama, le Paraguay, le Suriname et le Venezuela.
 
 
 
Que ce soit en Guyane, en Martinique ou en Guadeloupe (un cas a été confirmé à Saint-Martin), les Agences régionales de santé ont établi un plan d'action afin de répondre au mieux à la situation. De son coté le ministère de la Santé affirme que l'Etablissement de préparation et de réponses aux urgences sanitaires (EPRUS) se tient prêt à envoyer des renforts en personnels et en matériels  en cas de besoin.


Qu'est ce que le zika?

Le zika est un virus transmis par les moustique Aedes aegypti et Aedes albopictus, très présents dans les régions tropicales, et  également vecteurs de la dengue, du chikungunya et du paludisme.

Quels en sont les symptomes?
La plupart des personnes qui contractent le virus ne présentent pas de symptômes. Lorsqu'ils apparaissent, ils prennent le plus souvent la forme de fièvre, maux de tête, courbatures, éruptions cutanées, et apparaissent entre 3 et 12 jours après piqure par le moustique. Dans de plus rares cas, il se traduit par des conjonctivites, des douleurs oculaires et un œdème des mains ou des pieds.

Existe-t-il des risques de complication?
Les risques existent, notamment pour les femmes enceintes qui contractent le virus. Leur enfant à naître présentant alors un risque de malformation congénitale.
L'autre risque concerne le syndrome de Guillain-Barré. Ce syndrome se traduit par une atteinte aux nerfs qui transmettent les informations depuis le cerveau vers les muscles. La personne atteinte souffre alors de paralysie progressive, et peut mettre jusqu'à 12 mois pour récupérer ces capacités physiques.

Comment le traiter?
Il n'existe pas de vaccin contre le zika. A ce jour le traitement se résume à la lutte contre les symptomes, via notamment du paracétamol. L'aspirine est contre indiqué.

Comment lutter?
Comme dans le cas de la lutte contre la dengue ou le chikungunya, la meilleure des recommandations est de se prémunir contre les piqures de moustiques, via des répulsifs et le port des vêtements longs. D'autre part, il est très important de détruire tous les gites larvaires potentiels, notamment les réserves d'eau stagnantes dans des récipients (pots de fleurs abandonnés, soucoupes, pneus usagés… qui prennent l'eau).