L'avenir de l'Ifcass est assuré... jusqu'en juin 2017

Les stagiaires de l'Ifcass devant le ministère des Outre-mer
Une subvention sera bel et bien accordée pour permettre à l'établissement d'effectuer sa rentrée scolaire. C'est l'engagement donné par la ministre des Outre-mer à une délégation de l'Ifcass de Dieppe, un centre de formation qui accueille 75% de stagiaires originaires des Outre-mer.
"L'Ifcass sé tan nou, l'Ifcass sé pa ta yo". Les jeunes stagiaires de l'Ifcass de Dieppe, en Normandie, étaient bien remontés ce vendredi, rue Oudinot devant le ministère des Outre-mer. A leurs cotés:  leurs formateurs, des membres du personnel de l'Ifcass, mais aussi le maire de Dieppe Stéphane Jumel et la députée de Seine-Maritime Marie Le Vern.


 

Une formation assurée jusqu'à juin 2017

Tous étaient venus demander des subventions afin de permettre à l'établissement de pérenniser les formations dispensées. A l'issue d'une heure d'entretien avec les membres de la délégation, la ministre a confirmé que la rentrée 2016 aurait bien lieu, s'engageant sur un accord de principe à ce que les formations soient assurées… du moins jusqu'à juin 2017. Son avenir sur le long terme n'est en revanche pas garanti. "Nous avons des partenaires. Il faut que chaque partenaire fasse un petit effort", a déclaré la Ministre des Outre-mer, citant nommément la ville de Dieppe et la région Normandie. 

Ecouter la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin


"L'avenir des Domiens ne doit pas seulement concerner seulement le Ministère des Outre-mer"

Une réponse non chiffrée qui ne donne donc qu'à moitié satisfaction aux membres de la délégation. "Nous avons une bouffée d'oxygène pour un an, a reconnu Stéphane Jumel, maire de Dieppe. Mais les pistes de pérennisation restent à construire. Les jeunes Domiens sont des citoyens de la République, leur avenir ne doit pas seulement concerner le ministère des Outre-mer, a-t-il poursuivi, déplorant l'absence d'implication du ministère de l'Education. "L'Ifcass est un internat d'excellence pour les jeunes de condition modeste. Il mérite autant d'attention que les classes préparatoires d'excellence réservées aux classes aisées".
 

Les craintes concernant le personnel

Même son de cloche du côté de la représentante du personnel qui attend le prochain Conseil d'administration, prévu en février, afin de savoir quel montant leur sera alloué. Les membres de l'Ifcass avaient estimé leurs besoins à 1,1 millions d'euros, afin de tenir une année supplémentaire sans rogner sur les dépenses. "Nous n'avons aucune information. On nous parle de contrepartie, mais nous ignorons dans quelle mesure, s'inquiète Anne Letainturier représentante du personnel. Nous craignons que les efforts portent sur la masse salariale, ce qui entraînerait l'arrêt de prestations ou de missions. Nous avons déjà fait d'énormes efforts sur le fonctionnement, nous ne pouvons pas faire plus!"