Outre-mer: l'Arcep prudente sur l'évolution des tarifs d'itinérance

Le gendarme des télécoms se veut prudent face au projet gouvernemental de mettre fin au surcoût payé par les clients de Métropole lors de l'utilisation de leurs portables Outre-mer à partir du 1er mai, estimant qu'une telle mesure était "de nature à déstabiliser fortement les marchés ultramarins".
"Si l'itinérance a vocation à être banalisée à terme pour les clients en Europe, elle n'est pas sans conséquence sur le modèle économique des opérateurs, ceux-ci devant louer le réseau d'un autre opérateur pour acheminer les appels de leurs clients en situation d'itinérance", a expliqué l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) consultée pour avis.
 

"Mesures d'accompagnements nécessaires"

Pour éviter qu'une telle décision ne remette en cause la stabilité du marché, l'Arcep a estimé dans son avis, rendu jeudi, que "des mesures d'accompagnements sont nécessaires pour les opérateurs" tout en soulignant le "besoin d'introduire des limites d'usage raisonnable par le client au-delà de laquelle les opérateurs pourront facturer des frais".
 

"Modèle économique fragilisé"

"Si les conditions ne sont pas remplies, le modèle économique des opérateurs sera fragilisé privant ainsi les opérateurs de ressources nécessaires à l'investissement", prévient l'Autorité dans son avis. L'Autorité propose par ailleurs que la question soit abordée dans le cadre du débat parlementaire sur la loi pour une République Numérique, actuellement en cours à l'Assemblée nationale.

A l'instar des appels à l'étranger, ceux émis entre la France métropolitaine et l'Outre-mer prévoient une tarification supplémentaire, l'itinérance. Si cette dernière est appelée à disparaître entre les pays européens en 2017, il n'y a pour l'heure rien de prévu en ce qui concerne les territoires ultramarins.
Certains opérateurs incluent cependant dans leurs forfaits les appels illimités vers la métropole.