La France reçoit ce lundi Raul Castro pour une visite d'Etat à forte connotation économique et commerciale. Ce déplacement vient consacrer la nouvelle relation entre Cuba et le monde occidental, dans la foulée de son rapprochement avec les Etats-Unis et l'Union européenne.
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Le président cubain est arrivé samedi à Paris pour une visite privée d'abord, avant de rencontrer François Hollande lundi. Le voyage officiel, inédit en Europe depuis que le président cubain de 84 ans a succédé à son frère aîné Fidel en 2006, suit la visite de François Hollande à Cuba en mai.
Le président français avait alors été le premier dirigeant occidental à se rendre à Cuba après le rapprochement spectaculaire entamé fin 2014 entre l'île et son vieil ennemi américain, concrétisé par la réouverture d'ambassades dans les deux pays l'été dernier. Depuis avril 2014, Cuba dialogue aussi avec l'Union européenne afin d'instaurer un "cadre de dialogue politique et de coopération" censé tourner la page de vieilles querelles sur les droits de l'Homme.
Après avoir signé cette semaine de juteux contrats avec le président iranien HassanRohani, Paris veut renforcer la présence des entreprises françaises dans un pays s'ouvrant progressivement à l'économie de marché. Avec environ 180 millions d'euros d'échanges commerciaux annuels, la France, l'un des dix premiers partenaires de Cuba, souhaite tirer les bénéfices du rapprochement engagé dès avril 2014 lors d'une visite sur l'île du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Lors de cette visite, La Havane et Paris doivent fixer une feuille de route économique et conclure des accords dans le domaine du tourisme, des transports et du commerce équitable, indique-t-on à Paris. La France a récemment été le grand artisan d'un accord sur la dette cubaine due aux créanciers du Club de Paris, avec 8,5 milliards de dollars d'intérêts apurés. Paris pourrait aller plus loin au niveau bilatéral lors de cette visite. De quoi débloquer pour Cuba certains accès aux marchés financiers, en attendant la levée de l'embargo américain imposé à l'île depuis 1962 et condamné depuis longtemps par la France.
Raul Castro aura droit aux honneurs prévus pour les visites d'Etat, une première pour un président cubain. Lundi, il recevra un accueil officiel sous l'Arc de Triomphe, devant des Champs-Elysées pavoisés aux couleurs du drapeau cubain. Sa rencontre avec François Hollande sera suivie d'un dîner d'Etat à l'Elysée.
Mardi, M. Castro s'entretiendra successivement avec le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo et le Premier ministre Manuel Valls avant de visiter le Musée de l'Homme, fraîchement rénové. Il doit également s'entretenir avec la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova.
Le président français avait alors été le premier dirigeant occidental à se rendre à Cuba après le rapprochement spectaculaire entamé fin 2014 entre l'île et son vieil ennemi américain, concrétisé par la réouverture d'ambassades dans les deux pays l'été dernier. Depuis avril 2014, Cuba dialogue aussi avec l'Union européenne afin d'instaurer un "cadre de dialogue politique et de coopération" censé tourner la page de vieilles querelles sur les droits de l'Homme.
Opportunité bienvenue
L'étape parisienne offre au gouvernement communiste cubain l'occasion de présenter au monde un visage plus fréquentable, comme en témoigne la récente multiplication des visites de délégations occidentales à La Havane. Une opportunité bienvenue pour l'île dont le principal soutien économique, le Venezuela, est plongé en pleine crise, forçant Cuba à chercher de nouveaux partenariats.Après avoir signé cette semaine de juteux contrats avec le président iranien HassanRohani, Paris veut renforcer la présence des entreprises françaises dans un pays s'ouvrant progressivement à l'économie de marché. Avec environ 180 millions d'euros d'échanges commerciaux annuels, la France, l'un des dix premiers partenaires de Cuba, souhaite tirer les bénéfices du rapprochement engagé dès avril 2014 lors d'une visite sur l'île du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Concurrents américains et européens
Paris veut s'appuyer sur Cuba pour gagner en influence en Amérique latine, mais aussi devancer sur l'île les concurrents américains et européens lorgnant un potentiel riche en trésors touristiques et en main-d'œuvre qualifiée. "Les échanges commerciaux ne sont pas encore à la hauteur de nos ambitions", confiait vendredi le ministre du Commerce extérieur Matthias Fekl au quotidien français L'Humanité.Lors de cette visite, La Havane et Paris doivent fixer une feuille de route économique et conclure des accords dans le domaine du tourisme, des transports et du commerce équitable, indique-t-on à Paris. La France a récemment été le grand artisan d'un accord sur la dette cubaine due aux créanciers du Club de Paris, avec 8,5 milliards de dollars d'intérêts apurés. Paris pourrait aller plus loin au niveau bilatéral lors de cette visite. De quoi débloquer pour Cuba certains accès aux marchés financiers, en attendant la levée de l'embargo américain imposé à l'île depuis 1962 et condamné depuis longtemps par la France.
Droits de l'homme
Les droits de l'Homme, thème sur lequel Cuba est souvent montré du doigt, "seront discutés", assure une source diplomatique française à Paris. Mais M. Hollande, critiqué pour avoir rencontré l'ex-président Fidel Castro en mai, devrait rester assez discret sur la question pour ne pas ternir cette visite.Raul Castro aura droit aux honneurs prévus pour les visites d'Etat, une première pour un président cubain. Lundi, il recevra un accueil officiel sous l'Arc de Triomphe, devant des Champs-Elysées pavoisés aux couleurs du drapeau cubain. Sa rencontre avec François Hollande sera suivie d'un dîner d'Etat à l'Elysée.
Mardi, M. Castro s'entretiendra successivement avec le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, le président du Sénat Gérard Larcher, la maire de Paris Anne Hidalgo et le Premier ministre Manuel Valls avant de visiter le Musée de l'Homme, fraîchement rénové. Il doit également s'entretenir avec la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova.