Un document stratégique pour le nickel calédonien : le rapport Colin dévoilé

Mineurs calédoniens sur le massif du Koniambo.
La crise du nickel frappe indifféremment les trois grandes usines de Nouvelle-Calédonie. Malgré ou à cause de cette violence, Michel Colin a réussi à dire les choses telles qu’elles sont. Et il offre des perspectives stratégiques pour l’industrie. Voici son rapport en intégralité.
C’était en 1998, et comme aujourd’hui, il faisait froid et il pleuvait. C’était un mois de février à Paris. Les accords de Bercy, sur le juste partage du nickel calédonien, Michel Colin en avait largement écrit le contenu à la demande de Lionel Jospin, le Premier ministre de l’époque et de Dominique Strauss-Kahn, son ministre de l’Économe et des Finances. Des semaines de négociations avaient été nécessaires pour dépasser les antagonismes et pour résoudre la quadrature du cercle. Il s’agissait de permettre la construction de l’usine du Nord revendiquée, mais pas seulement, par les indépendantistes calédoniens, tout en sauvegardant les intérêts du groupe français Eramet en Nouvelle-Calédonie. Ni vainqueur, ni vaincu, Michel Colin avait réussi de l’avis même des signataires des accords de Bercy. La naissance de la Société Territoriale Calédonienne de Participation Industrielle (STCPI) qui intègre les trois Provinces dans la gestion de la SLN et leur donne accès, comme actionnaire, au groupe Eramet en a découlé. Michel Colin en a aussi été l’architecte au côté de ses interlocuteurs calédoniens. 
 

Des perspectives pour l’industrie du Territoire

Fort de cette expérience, Michel Colin est aujourd’hui chargé de mission par le Premier ministre Manuel Valls sur le nickel de la Nouvelle-Calédonie. Comment qualifier Michel Colin ? C’est un « fédérateur » qui a réussi, de nouveau, à trouver un consensus qui satisfait tous les acteurs calédoniens du dossier. La crise mondiale se moque bien des opinions politiques des uns ou des autres. Elle affaiblit l’industrie calédonienne et constitue même une menace existentielle.
Le Premier ministre Manuel Valls qui se rend en Nouvelle-Calédonie du 10 au 13 mars est bien décidé à sauver le secteur. D’ores et déjà, le rapport de Michel Colin offre au Premier ministre et aux Calédoniens un constat objectif sur le nickel, ce qui était demandé. Mais, ce rapport apporte aussi et surtout des perspectives d’avenir, en plus de permettre à la Nouvelle-Calédonie de tenir, jusqu’à la fin de la crise. Le rapport de Michel Colin est accessible, compréhensible par tous et c’est aussi ce qui fait son intérêt. Nous le communiquons d’ailleurs dans son intégralité (voir ci-dessous).

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La City de Londres souligne le volontarisme de Manuel Valls

C’est une note d’information financière consacrée au nickel et qui est destinée aux investisseurs londoniens. Fait suffisamment rare pour être signalé, Triland Metals qui est l’un des principaux Trader du LME et le Metal Bulletin, l’organe officieux de la Bourse des métaux de Londres, évoquent la situation calédonienne : « Pour donner un exemple de la profondeur de la crise, le gouvernement français a promis ce week-end de venir en aide à l’industrie du nickel de la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement français va apporter son soutien à la Société Le Nickel et au groupe Eramet pour la construction et le financement de la nouvelle centrale électrique de l’usine de Doniambo, dont la construction a été suspendue à cause de la crise des cours du nickel. » A Londres, ces derniers jours, le prix du métal a touché un nouveau seuil plancher. Aucun acteur du marché des métaux de Londres n’exclut la possibilité de voir le nickel rester autour des 8.000 dollars la tonne pendant encore plusieurs semaines.