La tonne de nickel : 8.210 dollars. Le cours du métal remontait lundi à la City de Londres. Il avait chuté à 7.550 dollars la semaine dernière au LME, son cours le plus bas en 13 ans. La Chine est toujours maîtresse du jeu, et le nickel grec retient l'attention.
Le cours du nickel rebondit lundi après la réouverture des marchés boursiers chinois qui tournaient au ralenti en raison de la semaine de congés nationaux de la Fête du Printemps. Durant cette période, les ventes au détail et la consommation chinoise ont atteint 115 milliards de dollars. Soit une augmentation de 11,2 % en glissement annuel, selon un communiqué publié par le ministère chinois du Commerce. Pour le moment, la chute du commerce extérieur chinois, au mois de janvier, qui suggère une nouvelle phase de refroidissement de la première puissance économique d’Asie, n’a pas ému les investisseurs et n’a pas eu de répercussion négative sur le cours du nickel. Le métal va-t-il bénéficier, enfin, d’indices plus favorables ?
Stocks en baisse
Selon l’agence Reuters, les producteurs mondiaux de nickel ont réduit leur production, plutôt que de produire à perte, et les stocks des usines sont en baisse. Incidemment, l’envolée de la Bourse de Tokyo, malgré de mauvais indices et les mini-rebonds des prix du pétrole, ont soutenu le cours du nickel qui progressait de 5,70 % à 8.210 dollars la tonne lundi après-midi à Paris. Dans le sillage, le cours boursier des trois producteurs calédoniens progressait également. Le conseil d’administration du groupe Eramet se réunit mercredi à Paris avant la publication de ses résultats, et notamment ceux de la branche nickel.
Le nickel grec en souffrance
Cette remontée des cours du nickel est encore très insuffisante. Le prix du métal reste dans le rouge de près de 2,5 % sur un mois, en baisse de 43 % sur un an. Certaines entreprises manquent de « cash » pour tenir au-delà du mois de juin, indique un expert européen du secteur. Ce serait le cas du producteur grec Larco qui commercialise un alliage de ferronickel, concurrent du SLN calédonien, pour la fabrication de l’acier inoxydable. Entre Athènes et Thessalonique, Larco fait vivre plusieurs milliers de personnes dans une région privée de la manne touristique. Son usine de Larymna, dont la technologie est identique à celle de l’usine de Nouméa, a été conçue dans les années 50 par des ingénieurs français de la SLN.
Larco produit près de 100.000 tonnes par an. Le coût de production du nickel grec se situerait autour de 13.000 dollars. «
Nous n’avons pas la chance de la SLN qui bénéficie du soutien actif du gouvernement français » regrette une source proche du métallurgiste grec.