François Hollande sera ce dimanche soir en Polynésie. Au-delà de l'accueil avec colliers de fleurs et danses traditionnelles, l'enjeu principal sera l'indemnisation des victimes des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa.
Depuis la fin des essais nucléaires en 1996, seuls une vingtaine de dossiers sur un millier ont fait l'objet d'une indemnisation relève l'Elysée. François Hollande devrait ainsi apporter une "réponse politique" aux Polynésiens qui considèrent que ces essais sont la cause de nombreux cancers dans l'archipel. Tout au long de son périple, François Hollande devrait également être confronté aux revendications des associations anti-nucléaires qui réclament justice. La Polynésie subit toujours les conséquences des 193 essais nucléaires réalisés sur son territoire entre 1966 et 1996.
Enfin, il devrait être aussi question de la "dette nucléaire", également surnommée "le milliard Chirac" (aujourd'hui 150 millions d'euros), une rente annuelle accordée par l'Etat à la fin des essais en 1996 mais dont le montant a été réduit à plusieurs reprises. Les élus polynésiens souhaitent qu'elle soit pérennisée.
Nous attendons que le discours change radicalement
"Nous attendons un discours radical de la posture de l'Etat à propos de ces trente années d'essais nucléaires dans notre pays" a déclaré ce dimanche matin sur France Info le Père Auguste Uebe Carlson, président de l’association 193 qui défend les victimes des essais nucléaires. "Nous attendons que le discours change radicalement". Et il demande à l'Etat de jouer son rôle, "d'assumer les conséquences des essais nucléaires" et notamment sur l'aspect sanitaire de la population : "De plus en en plus d'enfants, de plus en plus de familles sont touchés par des cancers, des leucémies, des maladies de la thyroïde..." Et le Père Auguste Uebe Carlson de conclure, "La Polynésie est un beau pays, un paradis mais il ne faut pas oublier que c'est un paradis empoisonné." Aujourd'hui seulement 5 polynésiens irradiés auraient été indemnisés selon lui. Des représentants de l'association devraient être reçus par des conseillers du président Hollande.Une pétition pour demander l'organisation d'un référendum local
Cette association appelle donc à manifester "pacifiquement, sans propos grossier, ni raciste, ni anti évangélique" à chaque étape du parcours du président de la République. Au mois de janvier, L'association 193 a lancé une pétition générale, afin de demander à l'Assemblée de la Polynésie française et au Président de la Polynésie française, l'organisation d'un référendum local sur les 193 essais nucléaires réalisés en Polynésie française de 1966 à 1996.Seules 2% des demandes ont abouti à des indemnisations
Des vétérans du centre d'expérimentation du Pacifique regroupés dans l'association Mururoa e Tatou devraient également manifester sur le parcours du Président de la République. Ces vétérans demandent la révision de la loi sur l'indemnisation des victimes des essais nucléaires de 1966 à 1996. Seules 2% des demandes ont abouti à des indemnisations. Les habitants s'inquiètent aussi de la présence de plutonium, enfoui sous des dalles de béton, sur l'île de Hao qui servait de base militaire pendant les essais. Des dalles fragiles, selon les associations qui craignent qu'elles s'envolent en cas d'ouragan.Enfin, il devrait être aussi question de la "dette nucléaire", également surnommée "le milliard Chirac" (aujourd'hui 150 millions d'euros), une rente annuelle accordée par l'Etat à la fin des essais en 1996 mais dont le montant a été réduit à plusieurs reprises. Les élus polynésiens souhaitent qu'elle soit pérennisée.