Environnement : les risques d'inondations moins bien pris en compte dans les Outre-mer

Image d’inondations en Polynésie, fin février 2016.
Le risque de "submersion rapide", très présent dans les Outre-mer exposés aux dépressions cycloniques, aux risques sismiques ou aux tsunamis, est pourtant moins bien pris en compte dans ces territoires que dans l'Hexagone, selon un récent rapport interministériel de l'Intérieur et l'Environnement.
Ce rapport, issu de la mission chargée d'évaluer le "Plan submersion rapide" mis en place par le gouvernement après les inondations causée par la tempête Xynthia sur la façade atlantique en février 2010, souligne "le retard" des Outre-mer en matière de prévention de ce risque.
        
Pourtant, insiste le document de l'Inspection générale de l'Administration et du Conseil général de l'environnement et du développement durable, rendu public le 19 février, "les conditions géographiques et climatiques combinées aux spécificités des contraintes d'aménagement et des contextes sociaux entraînent une exposition proportionnellement plus forte de ces territoires".
        

L'Outre-mer absent de la gouvernance du dispositif 

Dans les départements et régions d'Outre-mer (DROM), la mission constate que la responsabilité de ce retard est partagée entre l'État et les collectivités locales. Elle souligne par exemple que les DROM sont "moins bien pris en compte" par l'État dans le "plan de prévention des submersions rapides", que l'Outre-mer est absent de la gouvernance nationale du dispositif, et que l'Observatoire national des risques naturels "ne couvre pas l'Outre-mer".
        
Elle note aussi "une capacité technique limitée des services de l'État" dans ces territoires, des "inerties locales" pour mettre en place des plans de prévention des risques, "une absence de culture du risque inondation hors cyclone" chez les populations, et des "difficultés" pour contrôler la légalité des constructions en matière d'urbanisme.
 

Disparité des compétences 

En Guyane par exemple, l'agence de l'urbanisme estime à plus de 30.000 les constructions spontanées, dont 12% situées en zone de risque. Mais ce retard n'est pas "inéluctable", note la mission, qui salut l'exemple de La Réunion, département le plus avancé en la matière.
        
Parmi ses préconisations, la mission estime nécessaire d'affirmer "une volonté nationale d'aider les DROM à rattraper leur retard", et suggère de les considérer comme "des territoires d'innovation sur des thématiques les concernant directement". Elle recommande aussi de faire des départements d'Outre-mer des territoires "prioritaires" dans la mise en place du Système d'alarme et d'information des populations (SAIP), de faire partager les bonnes pratiques identifiées dans chaque territoire, et de revoir la mise en oeuvre des règles d'urbanisme.
        
Pour les autres collectivités ultramarines (Polynésie, Saint-Martin, etc.), la mission a constaté la disparité des compétences en matière de prévention des inondations et des submersions marines. Elle souligne notamment que les compétences doivent être clarifiées en Nouvelle-Calédonie concernant la prévention des risques à Wallis-et-Futuna.