Un défi fou à la hauteur de l'amitié qu'il porte à Loïc Liber. Pour que l'histoire du militaire guadeloupéen, seul survivant des attentats de Toulouse et de Montauban en 2012, ne soit pas oubliée, Eric Bermont est prêt à soulever des montagnes... ou du moins, le poids de son corps et ce, 25 000 fois en l'espace de six heures !
Lui-même ancien militaire, le Martiniquais est le président de l'association "Canal de vie", fondée en soutien du caporal-chef, avec qui une très forte relation s'est nouée. Devenu tétraplégique à la suite de l'attaque perpétrée par Mohamed Merah, Loïc Liber vit désormais à l’Institution nationale des Invalides à Paris. Son état de santé ne lui permet de rentrer en Guadeloupe où il rêve de revenir un jour, aux côtés de sa famille.
Sourire et espoir
L'objectif d'Eric Bermont, dorénavant, est de donner le sourire à celui qu'il considère comme son "petit frère". "Je suis conscient de l'extrême effort qu'il va falloir réaliser, d'autant plus que j'ai subi une grave opération avec l'ablation d'une partie de mon côlon, confie-t-il. Mais cela est possible et c'est le message que je veux envoyer à Loïc."
Il n'y a pas de plus beau message pour une personne valide, comme moi, de tenter un défi un peu fou pour envoyer un message d'espoir à Loïc.
En 2018, l'association "Canal de Vie" avait organisé une course à pied et à vélo entre Castelsarrazin et Bordeaux, sur 214 kilomètres parcourus en 24 heures, toujours en l'honneur de Loïc Liber. Fin octobre, elle se rendra à La Réunion pour participer à la Diagonale des fous, l'une des courses d'ultra-trail les plus dures au monde. "Canal de vie, avec l'association la Raj (Réunion Aventure en Joêlette) et l'association du Grand Raid, participera avec un blessé de guerre au 100 km de la Diagonale des Fous ", explique Eric Bermont.
Légion d'honneur
Mais au-delà des défis sportifs soutenus par des personnalités des Outre-mer comme Admiral T, parrain de l'association, d'Eric Judor ou Marius Trésor, "Canal de vie" mène un autre genre de combat depuis huit ans : celui de la décoration de Loïc Liber par la légion d'honneur. "Nous estimons que pour le militaire qu'il a été, engagé au nom de la France, blessé parce qu'il était militaire français, ce serait la plus belle reconnaissance de l'État" , confie le Martiniquais. "D'autant plus que la santé de Loïc est parfois précaire. Aujourd'hui, il est encore parmi nous et le décorer à titre posthume ne servirait à rien."