Loïc Liber a de nouveau témoigné devant la cour d’assises par visioconférence depuis l'Institution nationale des Invalides. Le militaire guadeloupéen, grièvement blessé en 2012 par Mohamed Merah, n'a pas pu se rendre au palais de justice pour le procès en appel du frère du meurtrier.
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Il a refusé d’apparaître à l’image, la cour ne pouvait entendre que sa voix. Loïc Liber, militaire guadeloupéen, a témoigné à distance au procès en appel d'Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah. Ce dernier a tué en mars 2012 sept personnes au nom du jihad : trois militaires, un enseignant et trois enfants d'une école juive avant d'être tué par la police. Grièvement blessée, le militaire guadeloupéen, est aujourd'hui tétraplégique.
Le frère du tueur, Abdelkader, condamné à 20 ans de réclusion en 2017, est à nouveau jugé pour "complicité" de ces crimes. Le procès en appel a débuté le 25 mars à Paris et prendra fin le 18 avril.
Le seul survivant de l’attaque de Montauban a eu une pensée pour ses deux frères d’armes assassinés et pour les victimes tuées à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse. "J’essaie de survivre à ce drame", témoigne le militaire du 17ème régiment du génie parachutiste de Montauban. "J’étais parachutiste du 17ème régiment pour servir la France. J’étais fier de servir l’uniforme avec mes camarades."
Son téloignage a duré cinq minutes et, comme lors du procès en première instance, jamais le militaire guadeloupéen n'a prononcé le nom de Mohamed Merah, préférant l'appeler le "criminel" ou le "tueur". "J’espère que la cour prendra de bonnes décisions pour le jugement." Aucune question ne lui a été posée, au terme de son témoignage, ni par la présidente de la cour, ni par la défense ou les parties civiles.
Abel Chennouf, 25 ans, est le premier à s'écrouler. Il périt criblé de six balles, au pied du distributeur. Mohamed Legouad, 23 ans, tente d'échapper à son agresseur mais celui-ci le poursuit et lui tire un coup de feu à bout portant à l'arrière de la tête. Le militaire succombe victime de neuf balles.
Loïc Liber, 27 ans, qui les accompagne, est le dernier à avoir été fauché par Mohamed Merah. Il est touché au niveau des cervicales, alors qu'il tentait de se mettre à l'abri sous les coups de feu. Après une période d'amnésie, il est resté paralysé au terme d'une longue période d'hospitalisation.
Le procès en appel doit se poursuivre jusqu'au 18 avril.
Le frère du tueur, Abdelkader, condamné à 20 ans de réclusion en 2017, est à nouveau jugé pour "complicité" de ces crimes. Le procès en appel a débuté le 25 mars à Paris et prendra fin le 18 avril.
"Je suis emprisonné dans mon corps"
Comme en octobre 2017, lors du premier procès d'Abdelkader Merah, Loïc Liber a témoigné depuis l’Institution nationale des Invalides. Le militaire n’est pas revenu sur la journée du 15 mars 2012 quand il a été grièvement blessé. Respirant avec difficulté, il s'est excusé de sa condition physique : "ça ne va pas être facile de pouvoir parler à cause de ma respiration. Je ferai de mon mieux." "Je suis emprisonné dans mon corps."Le seul survivant de l’attaque de Montauban a eu une pensée pour ses deux frères d’armes assassinés et pour les victimes tuées à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse. "J’essaie de survivre à ce drame", témoigne le militaire du 17ème régiment du génie parachutiste de Montauban. "J’étais parachutiste du 17ème régiment pour servir la France. J’étais fier de servir l’uniforme avec mes camarades."
Toute mon existence a été bouleversée. Mes projets anéantis.
Son téloignage a duré cinq minutes et, comme lors du procès en première instance, jamais le militaire guadeloupéen n'a prononcé le nom de Mohamed Merah, préférant l'appeler le "criminel" ou le "tueur". "J’espère que la cour prendra de bonnes décisions pour le jugement." Aucune question ne lui a été posée, au terme de son témoignage, ni par la présidente de la cour, ni par la défense ou les parties civiles.
Une journée meurtrière
À deux reprises, Loïc Liber a remercié tous ceux qui le soutiennent depuis ce 15 mars 2012. À Montauban, à deux pas du 17è régiment du génie parachutiste, Mohamed Mérah, muni d'un Colt 45 tenu à deux mains, fait feu sur trois "bérets rouges" en treillis qui retirent de l'argent, vers 14h00, au distributeur automatique.Abel Chennouf, 25 ans, est le premier à s'écrouler. Il périt criblé de six balles, au pied du distributeur. Mohamed Legouad, 23 ans, tente d'échapper à son agresseur mais celui-ci le poursuit et lui tire un coup de feu à bout portant à l'arrière de la tête. Le militaire succombe victime de neuf balles.
Loïc Liber, 27 ans, qui les accompagne, est le dernier à avoir été fauché par Mohamed Merah. Il est touché au niveau des cervicales, alors qu'il tentait de se mettre à l'abri sous les coups de feu. Après une période d'amnésie, il est resté paralysé au terme d'une longue période d'hospitalisation.
Bouleversant témoignage de Loïc Liber
En 2017, pour le procès en première instance, le journaliste Martin Baumer avait rencontré Loïc Liber et recueilli son témoignage. Le militaire guadeloupéen avait raconté à cette journée meurtrière du 15 mars 2012.Procès en appel d'Abdelkader Merah
En novembre 2017, à l'issue de cinq semaines d'audience, la cour d'assises spéciale de Paris avait condamné Abdelkader Merah, aujourd'hui âgé de 36 ans, à la peine maximale pour association de malfaiteurs terroriste (AMT) criminelle, mais l'avait acquitté du chef de complicité des sept assassinats perpétrés les 11, 15 et 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban par son frère Mohamed.Le procès en appel doit se poursuivre jusqu'au 18 avril.