L'anniversaire de la victoire sur le nazisme, est aussi celui de l'escadrille Normandie-Niemen. Roger Sauvage est né à Paris, d’origine martiniquaise par son père. Il est l’un des as qui combattirent l’aviation hitlérienne dans le ciel de Russie.
À Moscou, on célèbre avec émotion la fin de la Seconde Guerre mondiale et la victoire sur l'Allemagne nazie. Le pays a enregistré près de 17 millions de morts. Roger Sauvage est un nom connu dans les écoles du pays où l’on célèbre avec affection et reconnaissance le courage du pilote français, et de tous ses camarades, venus risquer leur vie contre le nazisme. D’origine martiniquaise par son père, son nom reste attaché à celui de l'escadrille Normandie-Niemen. Il s’est illustré en combattant l’élite de la Luftwaffe, la chasse allemande. Pour l'anecdote, il existe à Moscou, à deux pas de la place Pouchkine, un restaurant au nom de « Normandie-Niemen », tapissé de photos des pilotes, dont celle de Roger Sauvage, et de souvenirs de cette aventure commune. Une épopée décidemment très populaire auprès des Russes, qui vouent un véritable culte à l'escadrille franco-soviétique.
Roger Sauvage est nommé capitaine en avril 1950, il quitte l’armée de l’air en janvier 1968. Il est décédé à Nice le 26 septembre1977 dans sa soixante et unième année. Son fils Lionel perpétue sa mémoire. Depuis 2015, le musée de l'air du Bourget expose l'un des chasseurs Yak de l'escadrille Normandie-Niemen.
Une aventure à hauts risques
Parmi ces jeunes pilotes, tous volontaires pour combattre l'armée hitlérienne, se trouvait donc Roger Sauvage, un grand garçon mince et rieur, métis antillais à l’accent parisien de son quartier de Ménilmontant. L’escadrille Normandie-Niemen fut engagée sans cesse au cours de l’offensive soviétique qui aboutit à la prise de Berlin. Cette terrible campagne est décrite telle que vécue dans un livre. La simplicité et l’humour que met Roger Sauvage à raconter sa vie et celle de son groupe font de « Un du Normandie-Niemen » un document de tout premier ordre sur la guerre sanglante qui se déroula sur le sol et dans le ciel de Russie.Un p'tit gars de Ménilmontant
Roger Sauvage est né rue de la Chine, sur les hauteurs du quartier de Ménilmontant, dans le 20eme arrondissement de Paris. Orphelin de son père d'origine martiniquaise tué au Chemin des Dames, la sanglante bataille de 1916, il sera élevé par sa mère, fleuriste parisienne d’origine belge. Très jeune, il est passionné d'aviation, et découvre le vol à voile avec une association de son quartier. C’est l’époque du Front populaire, en 1936, Roger Sauvage quitte le quartier parisien de son enfance. Après des études de mathématiques et un diplome de l'Ecole Boulle, il choisit de s'engager dans l'armée de l'air, car la guerre approche. "C'est une très belle histoire, celle d'une résistance" souligne George Pau-Langevin, ancienne ministre des Outre-mer. Pour la députée du 20eme arrondissement de Paris et du quartier de Ménilmontant où grandit Roger Sauvage " en ce 8 mai, date anniversaire de la victoire sur le nazisme, le souvenir de Roger Sauvage illustre l'engagement d'un jeune parisien, symbole du courage contre le fascisme et du métissage ".Bataille de France
Début mars 1938, il est affecté à Strasbourg. Puis, à sa demande, il rejoint au printemps suivant la base aérienne 112 de Reims. En avril 1940, son chasseur bimoteur Potez 631, est abattu. Le 18 mai, il repart au combat sur son Potez 631. Après l'armistice et à la dissolution de l'escadrille, il est affecté quelques mois sur la base de Nîmes, puis en Afrique du Nord. Roger Sauvage souhaite reprendre le combat.La guerre à l'Est
Dans les toutes premières heures du samedi 22 juin 1941 débute l’opération Barbarossa. L’armée allemande envahit l’URSS. Le général de Gaulle décide d’envoyer une force combattante française à Moscou. Pour le fondateur de la France libre, l’enjeu d’une telle démarche ne se limite pas au plan militaire. Il y entre aussi d’incontestables considérations politiques. Par cette présence française, fût-elle symbolique, de Gaulle souhaite, aux yeux des Soviétiques qui l’ont reconnu comme chef de tous les Français libres, montrer l’âme de la résistance française. Au printemps 1942, Joseph Staline donne son accord de principe à l’envoi d'un groupe de chasse en URSS avec quatorze pilotes, une quarantaine de mécaniciens, plus le personnel administratif. Soit soixante-deux volontaires.Ciel de Russie
En 1943, Roger Sauvage choisit, lui aussi, la Russie, le combat le plus dur à tout point de vue : dans le ciel du front de l’est, les pertes atteignent 75 %. C’est un français libre, mais c’est aussi l’un des seuls pilotes de chasse noirs de la Seconde Guerre mondiale. La discrimination raciale existe encore dans l’aviation américaine, pas dans celle de l’Union soviétique. À ce titre, on mesure le courage de celui qui affronte l’élite de l’aviation nazie. S’il avait été capturé, nul doute que Roger Sauvage aurait été exécuté. À partir du 25 mai 1944, il participe aux offensives aériennes sur la Bérézina, Minsk, le Niémen, la Prusse-Orientale et enfin Berlin, sans discontinuer jusqu'au 8 mai 1945. Lors de diverses missions, il descend 16 avions allemands. Le 9 décembre 1944, le général de Gaulle accueille à Moscou tous les pilotes français, qui reçoivent honneurs et décorations. Les 19, 21 et 23 janvier 1945, l'héroïsme de l’escadrille « Normandie-Niemen » est récompensé par trois citations à l'ordre du jour. Le 21 février, il ne reste que vingt-cinq pilotes. Parmi eux Roger Sauvage.Les acclamations des parisiens au Bourget
Le 15 juin 1945, il embarque sur son chasseur Yak 3, cadeau de la Russie, à destination de Paris où il arrive le 20 juin au salon du Bourget. Les pilotes de Normandie-Niemen sont accueillis comme des héros par une foule immense. Sur les images d’époque, celle de l'agence russe Ria Novosti puis de Gaumont, on découvre le visage, souriant mais intense, du jeune pilote marqué par deux ans de combats.Roger Sauvage est nommé capitaine en avril 1950, il quitte l’armée de l’air en janvier 1968. Il est décédé à Nice le 26 septembre1977 dans sa soixante et unième année. Son fils Lionel perpétue sa mémoire. Depuis 2015, le musée de l'air du Bourget expose l'un des chasseurs Yak de l'escadrille Normandie-Niemen.