Habituellement, Marine Le Pen parle des Outre-mer lors des campagnes électorales, elle était d'ailleurs arrivée en tête dans tous les territoires de l'Atlantique et de l'océan Indien lors du second tour de la présidentielle 2022. Mais qu'un député inconnu des Ultramarins parle de leur situation dans l'Hémicycle hors campagne, c'est beaucoup plus rare. C'est ce qu'a fait Yoann Gillet, député RN du Gard, ce mardi 5 novembre lors des questions d'actualité au gouvernement au sujet de la situation en Martinique.
"Quelle famille peut supporter un surcoût moyen de 40 % sur les produits alimentaires par rapport au prix de vente en métropole ?, interroge-t-il avec véhémence, avant de s'attaquer à ses opposants politiques. Cela fait des décennies que les Outre-mer sont en réalité les parents pauvres des gouvernements qui se succèdent, qu'ils aient été dirigés par la Macronie ou, avant eux, par des membres du Nouveau Front Populaire."
Après la Nouvelle-Calédonie et la Martinique, le parlementaire dit craindre un effet domino avec "bientôt tous les Outre-mer qui sombrent". Se prétendant "atteint dans [sa] propre chair" par les témoignages, il réclame des "actes urgents" en Martinique pour en finir avec "les causes profondes de la vie chère" et demande la réforme de l'octroi de mer.
"L'ordre n'est plus maintenu"
Le député gardois ne donne pas d'information précise et affirme que "l'ordre n'est aujourd'hui plus maintenu" alors que le couvre-feu a enfin été levé après une semaine sans violences urbaines en Martinique et que la Nouvelle-Calédonie revit progressivement. Se sert-il de la situation en Outre-mer juste pour critiquer le pouvoir en place ? Peut-être, mais c'est le jeu de la politique.
Le ministre des Outre-mer a en tout cas pris sa question très au sérieux puisqu'il a rappelé la signature de l'accord pour "baisser [de 20 %] les prix des produits de première nécessité, 6.000 d'entre eux".
Dans un second temps, il affirme vouloir "des contrôles encore plus importants en matière de transparence des prix". "Nous avons mandaté des organismes spécialisés, notamment en Martinique, pour faire face à ce problème", assure-t-il en précisant qu'il faudra également "le faire dans d'autres territoires".
En ce qui concerne l'octroi de mer, François-Noël Buffet rappelle qu'il "a été décidé de ne pas y toucher" pour l'année 2025 mais que cela reste une possibilité pour l'avenir. "N'oublions pas qu'il est une des principales ressources des collectivités locales, avertit-il. Il faut le faire, peut-être, mais avec prudence."