Alain Christnacht, ancien Haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, désigné médiateur pour sortir de la grève à la Cour nationale du droit d'asile

Alain Christnacht, ancien Haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie, a été désigné à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) où des avocats font grève depuis un mois contre les nouvelles audiences par vidéo instaurées à Nancy et à Lyon.
Un médiateur a été désigné à la Cour nationale du droit d'asile (CNDA) où des avocats font grève depuis un mois contre les nouvelles  audiences par vidéo instaurées à Nancy et à Lyon pour juger les recours des déboutés de l'asile, a indiqué lundi le Conseil d'Etat. Alain Christnacht "a bien voulu accepter cette mission", a précisé le Conseil d'Etat dans un communiqué. Il devra "trouver une solution durable" aux difficultés suscitées par ces visioaudiences et "mettre ainsi fin aux dysfonctionnements actuels du service public de la justice".

Conseiller d'État, ancien préfet, Alain Christnacht a aussi été directeur de cabinet du ministre des DOM-TOM, Louis Le Pensec de 1988 à 1991, dans le second gouvernement Rocard. Il joua un rôle important dans la préparation des accords Oudinot qui faisaient suite à l'accord de Matignon mis en place pour rétablir la paix en Nouvelle-Calédonie. C'est ensuite qu'il deviendra Haut-commissaire en Nouvelle-Calédonie. 
 

Des avocats contre les audiences vidéo

Depuis le 14 mars, à la Cour nationale du droit d'asile, de nombreux avocats mènent un mouvement de  protestation "qui conduit à de très nombreux renvois des affaires et à priver d'avocat les bénéficiaires de l'aide juridictionnelle", explique le Conseil d'Etat.

Les avocats ont entamé un bras de fer contre ces audiences testées à Nancy et à Lyon, qui permettent au juge de trancher depuis Montreuil (Seine-Saint-Denis) où se trouve le siège de la Cour. Le requérant et son avocat se trouvent de l'autre côté de l'écran et le consentement du justiciable n'est plus nécessaire pour imposer la vidéo.

Les avocats redoutent "l'insuffisance du dispositif technique", une "extension" des visioaudiences devant les juridictions pénales et "le risque de déshumanisation de l'audience", a rappelé le communiqué.
 

Déjà des visioaudiences Outre-mer

De son côté, la Cour fait valoir sa "solide expérience" en matière de visioaudiences "qu'elle organise depuis cinq ans avec les territoires d'Outre-mer, sans que les avocats concernés n'aient émis de critiques", a rappelé le Conseil d'Etat. La loi de septembre 2018 a prévu de généraliser à la métropole ce type d'audience.

Dans les affaires en Outre-mer, "le risque de déshumanisation ne s'est pas vérifié", a assuré le communiqué, en précisant qu'"aucune extension du dispositif au-delà des régions de Nancy et de Lyon" n'était envisagée La CNDA examine les recours des demandeurs d'asile déboutés par l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).