Albert Couriol : "Quand je suis entré à l’Equipe, ma vie est devenue un rêve" [#MaParole]

Tous les grands footballeurs sont passés dans son bureau à l’Equipe. Il a cotoyé Maradona, Platini, Zidane, Karembeu et bien d'autres encore. Natif de Sainte-Anne en Guadeloupe, "une terre de champions", Albert Couriol se raconte dans #MaParole. 

Albert Couriol n’a pas rêvé de devenir journaliste, mais ça lui est tombé dessus et ensuite, "sa vie est devenu un rêve", dit-il. Albert Couriol est entré au journal l’Equipe en 1982 où il a connu les belles années de la presse papier. Passionné de football, grand joueur amateur, il a intégré le VCF, le  Variétés Club de France qui réunit des artistes, des footballeurs pro et des amateurs de très bon niveau. Albert Couriol a côtoyé les plus grands joueurs de foot au monde. 

 

#1 Croisière transatlantique

Natif de Sainte-Anne en Guadeloupe, "une terre de champions", Albert Couriol est arrivé à l’âge de 4 ans, en février 1959, à Sarcelles. Son père qui venait de renoncer à une carrière de footballeur professionnel avait réussi le concours des douanes. La famille s’est installée au nord de Paris dans cette commune en plein boom dans les années 60.

Sarcelles a grandi au rythme de programmes immobiliers menés au pas de charge. Il y avait une zone d’habitation réservée aux fonctionnaires et la famille Couriol y a posé ses valises. Albert Couriol a aimé son enfance à Sarcelles. Une enfance marquée par le sport. Dans la fratrie de six garçons, Alain est devenu footballeur professionnel, sélectionné en équipe de France à douze reprises et Eddy a choisi le handball. En tant que premier de la fratrie, Albert Couriol n’a pas vraiment pu choisir. Pour "l’aîné c’était l’école, le sport ça passait après", dit-il sans regrets.

Une fois tous les trois ans, la famille revenait en Guadeloupe grâce aux congés bonifiés. Albert Couriol se souvient de ses voyages en famille et en particulier du retour à bord d’un paquebot. La traversée prenait huit jours, c’était comme une croisière, un peu magique vu de ses yeux d’enfants. "Avant il n’y avait pas autant de boutiques avec des produits exotiques comme aujourd’hui (NDLR dans l'Hexagone) donc au retour on ramenait des légumes, des fruits locaux, du rhum, de la viande salée, du poisson frit", raconte Albert Couriol dans #MaParole. Avec deux malles pleines, les Couriol ramenaient un peu de la Guadeloupe à Sarcelles.

Famille Couriol à bord du paquebot transatlantique

Après Sarcelles, la famille Couriol est partie s’installer à La Réunion. Albert y a passé une année. Il se souvient du volcan en fusion qu’il a pu admirer de très près. "Je ne m’imaginais pas que c’était aussi beau", dit-il encore aujourd’hui.  

 

#2 Trois jours avec Maradona

Après un BTS de commerce commencé au lycée du Butor à La Réunion, Albert Couriol a été embauché dans l’Education Nationale où il a passé quatre longues années. Son travail administratif ne l’enthousiasmait guère. Grâce à un ami d’enfance qui passait régulièrement devant son bureau, il a pu entrer à l’Equipe. En 1982, il est donc recruté au service photo du célèbre quotidien sportif. Il ne connaissait rien à la photo, mais a il "appris sur le tas".

La même année, Alain Couriol, son frère, est sélectionné en 1982 pour participer à la Coupe du monde en Espagne. C’est là qu’Albert a rencontré Michel Platini, le capitaine des Bleus avec qui il a sympathisé. A cette époque, Albert Couriol a fait aussi la connaissance du journaliste Jacques Vendroux. Le patron des sports à France Inter lui a proposé d’intégrer le VCF, le Variétés Club de France qu’il a fondé avec d’autres. Ce club amateur de football, un peu select, fête cette année ses 50 ans. Albert Couriol y est entré, parrainé par Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, les indétrônables commentateurs des matchs de football sur TF1 dans les années 80 et 90.

Avec ce club, Albert Couriol a fait des voyages fantastiques. Il a rencontré plein de champions tels que Yannick Noah, Christian Karembeu ou Diego Maradona. Albert Couriol n’est pas prêt d’oublier ses trois jours passés avec l’Argentin. Invité pour célébrer le jubilé de Michel Platini à Nancy en 1988, Maradona a été "chaperonné" dans Paris par Albert Couriol. Le journaliste avait hérité de cette mission impossible car El pibe de oro était connu pour être "incontrôlable". Et c’est ce qui s’est produit. Dans le deuxième épisode de #MaParole, Albert Couriol raconte ses journées passées en compagnie de Diego Maradona.

 

 

#3 L'Equipe

A l’Equipe, Albert Couriol partait "travailler avec la banane tous les matins". D’abord employé puis responsable du service photo, il a intégré l'hebdomadaire France Football. Il accompagnait les photographes lors des matchs. Grâce à son réseau construit petit à petit, Albert Couriol était une bonne source d’informations et de contacts. A l’Equipe, son bureau est devenu le lieu de passage obligé de pas mal de champions. 

Albert Couriol a vécu pleinement ses années à l’Equipe et à France Football. Passionné de football, il livre dans #MaParole ses analyses sur les Coupes du monde qui ont marqué l’histoire de Bleus. Il se rappelle en particulier de 1998. Avec son autre club de football amateur, les Black stars international, il avait fait revenir Marcel Desailly au Ghana, son pays natal, avec la Coupe du monde en mains propres. Un événement incroyable pour le footballeur qui a alors retrouvé son père, ses frères et soeurs qu’il n’avait pas vus depuis son arrivée en France.

Pendant cet enregistrement, Albert Couriol a appris le décès causé par le Covid-19 de son ami  Victor auquel il tient à rendre hommage.

Prise de son : Bruno Dessommes.

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♦♦ Albert Couriol en 5 dates ♦♦

► 24 aout 1955

Naissance à Sainte-Anne en Guadeloupe.

► Février 1959

Arrivée dans l’Hexagone.

► Septembre 1971

Création du VCF (Variétés Club de France).

► 3 mars 1982

Embauche au journal l’Equipe.

► Septembre 2014

Pot de retraite à France Football.