Les mangroves de Mayotte sont en déclin, certaines même en "danger critique", alerte l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui les a inscrites sur sa nouvelle "liste rouge des écosystèmes".
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Défrichements, aménagements, urbanisation et pollutions sont autant de facteurs jouant contre ces précieux milieux naturels à l'interface terre/mer, explique l'UICN France. "Les résultats montrent, côté terrestre, un très net recul des arrière-mangroves, classées en danger critique, et côté marin, une régression des mangroves externes, classées vulnérables", indique ce bilan.
Entre les deux, les "mangroves centrales ne sont pas actuellement considérées comme menacées mais l'impact de certaines pressions, comme les rejets d'eaux usées,
mériterait d'être davantage suivi", ajoute l'UICN. Les "arrière-mangroves", forêts et prairies marécageuses, ont été largement transformées en zones de culture, plantations, zones de parcage d'animaux, voire remblayées et urbanisées.
Côté mer, les mangroves "externes" voient leur vitesse d'érosion croître depuis les années 2000. "Un changement des pratiques d'occupation des sols est nécessaire, d'autant que les changements climatiques vont probablement accentuer la vulnérabilité de ces mangroves à l'avenir (hausse du niveau marin, intensification des vents et de la houle...)". Les mangroves abritent de nombreuses espèces, constituent une ressource importante (forestière, halieutique, etc), et un moyen de protection essentiel pour certaines zones fragiles, côtières en particulier.