Allier : deux Mahorais condamnés à 30 ans de prison et à la perpétuité pour le meurtre de deux personnes âgées

La Cour d'assises de l'Allier à Moulins.
Deux jeunes Mahorais, accusés d'avoir sauvagement tué deux personnes âgées en 2017 à Montluçon ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle pour l'un et à la perpétuité pour l'autre. Ils étaient jugés devant la cour d'assises de l'Allier.
Dailami A. et Zaki T. ont été condamnés respectivement à 30 ans de prison et à la réclusion criminelle à perpétuité, conformément à la réquisition du ministère public. Il s'agit des peines maximales pour les deux hommes nés à Mayotte, dont le premier était mineur au moment des faits. Ils étaient jugés devant la cour d'assises de l'Allier pour avoir torturé et tué des personnes âgées en 2017 à Montluçon. 
 

Torture et barbarie

"Vous avez massacré tous les deux", avait martelé l'avocate générale, rappelant les responsabiltiés partagées des deux accusés. "Ils étaient largement en acord et en concertation", a-t-elle rappelé aux jurés. 

Les deux accusés comparaissaient depuis lundi pour les meurtres, "accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie", de Ginette et Massimo Degl'Innocenti, 85 et 71 ans, et Jeannine Ponce, 74 ans. Ils sont également accusés du "viol en réunion" d'une jeune femme dans son appartement devant son compagnon séquestré, la même nuit que le meurtre de Mme Ponce. "Vous avez massacré tous les deux, pour que Massimo (Degl'Innocenti) sorte difficilement 10 euros de sa poche, et ce n'était pas assez !", avait rappelé l'avocate générale. Les accusés affirment que leur but était de voler mais les agresseurs n'ont dérobé que quelques euros à leurs victimes qui vivaient toutes dans des conditions modestes.
 

Parcours cahotique

Auparavant, la cour s'était penchée sur le parcours chaotique des deux accusés entre Mayotte, où ils ont été confrontés très tôt à la violence, et la métropole où ils étaient livrés à eux-mêmes. Selon un psychologue, la violence à Mayotte était "à tous les niveaux : familiale, scolaire et sociétale".
 
Le parcours en miroir de l'autre accusé révèle une enfance également marquée par la violence. Un expert psychiatre a écarté que l'alcool ou le cannabis qu'ils consommaient puissent avoir influencé leurs actes, parlant plutôt de "co-facteurs" et d'un "effet de complémentarité" entre les deux accusés. Tous les experts venus témoigner s'accordent sur leur "dangerosité réelle".