Anne Hidalgo à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie : pas de fonds publics utilisés à des fins privés, selon la Commission de déontologie de la mairie de Paris

Anne Hidalgo
La Commission de déontologie de la mairie de Paris estime qu'aucun fond public n'a été utilisé à des fins privées en ce qui concerne le voyage polémique en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie d'Anne Hidalgo du 16 au 22 octobre dernier.

"Au regard des éléments dont dispose la Commission de déontologie, il est considéré que Anne Hidalgo a réalisé un déplacement à titre professionnel en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie financé par la collectivité parisienne du 16 au 21 octobre 2023 matin ainsi qu'un voyage à titre privé du 21 octobre après-midi au 5 novembre 2023 pris en charge sur ses deniers personnels, ces déplacements sont réguliers sur le plan déontologique", indique la Commission selon un communiqué de la Ville.
 
Après son voyage polémique en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, du 16 au 22 octobre dernier, Anne Hidalgo a saisi la Commission de déontologie de la ville de Paris. Le déplacement de la maire socialiste, accompagnée de ses adjoints aux Sports Pierre Rabadan et aux Outre-mer Jacques Martial, a eu lieu du 16 au 22 octobre, selon l'agenda transmis a posteriori par la Ville, qui n'avait jusque-là pas communiqué officiellement à ce sujet.

"Des tensions locales" à l'origine d'une annulation

Il avait pour but, selon la mairie, de travailler sur trois dossiers : la Nuit blanche, manifestation culturelle qui sera placée en 2024 "sous le symbole des Outre-mer" ; "l'urgence climatique", Anne Hidalgo "ayant proposé aux maires de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie de se joindre à la délégation de l'Association internationale des Maires Francophones (AIMF), qu'elle conduira en tant que présidente lors de la COP 28 à Dubaï" ; et les Jeux olympiques, dont l'épreuve de surf doit se tenir sur le site de Teahupoo à Tahiti. Mais Anne Hidalgo ne s'est pas rendue en personne sur le site olympique, se faisant représenter par Pierre Rabadan, reconnaît lundi la mairie.

"A la demande du président polynésien, la maire de Paris ne s'est en effet pas rendue sur place le samedi, du fait de tensions locales liées à la construction d'une tour des juges, une rencontre sur site étant prévue le jour même par la présidence polynésienne", selon le communiqué.

Un déplacement prolongé "à sa charge"

"La maire de Paris a prolongé son déplacement officiel par un temps privé intégralement pris à sa charge", et elle est rentrée le dimanche 5 novembre en payant de sa poche son billet retour, ajoute la mairie. Les frais de transport de la délégation parisienne, composée de six personnes (trois élus et trois collaborateurs) se sont élevés à 40 955 euros, et les frais d'hébergement et de restauration à 18 545 euros, "conformément aux pratiques en vigueur dans les trois fonctions publiques territoriales", selon la Ville.

Le groupe Changer Paris des élus Républicains, centristes et indépendants à la mairie s'est étonné dans un communiqué que cette commission "dont les membres sont nommés par la maire (...) ait attendu son retour pour délibérer, alors que sa principale fonction est de prévenir toute infraction ou conflit d'intérêt". "Au-delà des considérations déontologiques, (...) Mme Hidalgo a laissé pendant trois semaines la ville dont elle a la charge, il s'agit là d'une faute vis-à-vis de Paris", a affirmé Pierre-Yves Bournazel, maire Horizons du XVIIIe arrondissement.