Saint-Martin et Saint-Barthélemy, soulagées après le passage plus éloigné que prévu de l'ouragan José, vont pouvoir attaquer dimanche le considérable chantier de la reconstruction, alors qu'une partie de la population ne cache pas son exaspération face à l'action de l'État.
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Contrairement au scénario redouté, le centre de José, ouragan de niveau 4 sur une échelle de 5, est passé à environ 135 km de Saint-Barthélémy et 125 km de Saint-Martin, épargnant les deux îles, déjà dévastées par l'ouragan Irma. Ses effets ont été "nettement moins marqués" sur le territoire, a observé Météo-France, avec des vents soufflant en moyenne à 35/40 km/h et de 60 à 80 km/h en rafales.
Saint-Barthélémy et Saint-Martin doivent maintenant affronter de nombreux problèmes immédiats dans un paysage de ruines: manque d'eau, de nourriture, pas d'électricité. La situation sanitaire est "délicate", car "l'hôpital est lourdement endommagé".
L'eau et la nourriture doivent "désormais être distribuées à la population dans des conditions d'acheminement difficiles", a déclaré le Premier ministre Édouard Philippe samedi soir après une réunion de crise à l'Élysée.
Un A400M, parti samedi de métropole pour renforcer les secours, est arrivé en Martinique, avec des militaires, un hélicoptère et du fret.
Les effectifs militaires et de police vont être "doublés" pour "renforcer rapidement la sécurité des sinistrés", a tweeté le président Emmanuel Macron samedi soir.
Outre les 410 gendarmes et 80 policiers déjà sur place, trois escadrons de gendarmerie mobile, soit "240 gendarmes supplémentaires", vont être déployés, a détaillé Édouard Philippe. Deux seront "opérationnels lundi". Trois compagnies de militaires supplémentaires seront rapidement mobilisées. Une interdiction de circulation s'apparentant à un couvre-feu est en vigueur à Saint-Martin entre 19H00 et 07H00 jusqu'à mercredi.
Un début de polémique politique montait aussi à Paris. La présidente du FN Marine Le Pen a dénoncé des moyens "tout à fait insuffisants", et des insulaires "obligés d'organiser leur propre défense". Patrick Karam (LR), ex-président du conseil représentatif des Français d'outre-mer, a condamné les "défaillances du gouvernement".
Critiquant ceux qui "voudraient faire vivre telle ou telle polémique", Édouard Philippe a assuré de la "mobilisation totale de l'État" devant "une succession de phénomènes d'une intensité jamais égalée".
Dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, où le soulagement était également sensible, des évacuations de touristes devaient reprendre dimanche. Le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, doit se rendre sur l'île de Curaçao, pour s'informer sur les opérations de secours, puis "si possible" à Saint-Martin.
L'ouragan Irma a fait au moins dix morts et sept disparus dans les îles françaises, selon le dernier bilan, deux dans la partie néerlandaise. Cela porte à 25 le total des personnes ayant trouvé la mort dans les Caraïbes, si l'on ajoute six décès dans les îles Vierges britanniques, quatre dans les îles Vierges américaines, deux à Porto-Rico, un à Barbuda.
Manque d'eau, de nourriture, d'électricité
"C'est un soulagement de fou ! On est très heureux, très contents", a lancé Junior Joseph, 28 ans, confiné samedi dans un établissement scolaire à Saint-Martin. À ses côtés, Donald Tchuisseu, se dit aussi "soulagé, limite heureux".Saint-Barthélémy et Saint-Martin doivent maintenant affronter de nombreux problèmes immédiats dans un paysage de ruines: manque d'eau, de nourriture, pas d'électricité. La situation sanitaire est "délicate", car "l'hôpital est lourdement endommagé".
1.036 tonnes d'eau, 85 tonnes de nourriture
Pour y faire face, les secours et l'envoi de vivres "s'intensifient", a informé la préfecture de Guadeloupe. "1.036 tonnes d'eau, 85 tonnes de nourriture et 58 m³ de carburant sont partis de Guadeloupe" samedi, a-t-elle annoncé.L'eau et la nourriture doivent "désormais être distribuées à la population dans des conditions d'acheminement difficiles", a déclaré le Premier ministre Édouard Philippe samedi soir après une réunion de crise à l'Élysée.
Un A400M, parti samedi de métropole pour renforcer les secours, est arrivé en Martinique, avec des militaires, un hélicoptère et du fret.
"Doublement" des forces de sécurité
Il faut aussi sécuriser l'île, où le chaos profite aux pilleurs qui ont dévalisé des magasins et des pharmacies. Il y a eu 11 interpellations, selon le ministère de l'Intérieur.Les effectifs militaires et de police vont être "doublés" pour "renforcer rapidement la sécurité des sinistrés", a tweeté le président Emmanuel Macron samedi soir.
Outre les 410 gendarmes et 80 policiers déjà sur place, trois escadrons de gendarmerie mobile, soit "240 gendarmes supplémentaires", vont être déployés, a détaillé Édouard Philippe. Deux seront "opérationnels lundi". Trois compagnies de militaires supplémentaires seront rapidement mobilisées. Une interdiction de circulation s'apparentant à un couvre-feu est en vigueur à Saint-Martin entre 19H00 et 07H00 jusqu'à mercredi.
"Je suis en colère après Paris"
Avant le soulagement de voir José s'éloigner, la tension était parfois palpable à Saint-Martin. "Je suis en colère après Paris et sa gestion de crise", disait Nicolas, fonctionnaire installé depuis six ans sur l'île.Un début de polémique politique montait aussi à Paris. La présidente du FN Marine Le Pen a dénoncé des moyens "tout à fait insuffisants", et des insulaires "obligés d'organiser leur propre défense". Patrick Karam (LR), ex-président du conseil représentatif des Français d'outre-mer, a condamné les "défaillances du gouvernement".
Critiquant ceux qui "voudraient faire vivre telle ou telle polémique", Édouard Philippe a assuré de la "mobilisation totale de l'État" devant "une succession de phénomènes d'une intensité jamais égalée".
"Énorme puissance destructrice"
Un premier coût des dommages a été évalué samedi à 1,2 milliard d'euros par la Caisse centrale de réassurance (CCR).Dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, où le soulagement était également sensible, des évacuations de touristes devaient reprendre dimanche. Le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, doit se rendre sur l'île de Curaçao, pour s'informer sur les opérations de secours, puis "si possible" à Saint-Martin.
L'ouragan Irma a fait au moins dix morts et sept disparus dans les îles françaises, selon le dernier bilan, deux dans la partie néerlandaise. Cela porte à 25 le total des personnes ayant trouvé la mort dans les Caraïbes, si l'on ajoute six décès dans les îles Vierges britanniques, quatre dans les îles Vierges américaines, deux à Porto-Rico, un à Barbuda.