Plus aucun son. Pas d'images. Depuis mai dernier, Daryl Bultor avait disparu des écrans radars du volley français. La faute à de vilaines blessures à répétition. Drôle d'anniversaire. Un an plus tôt, le volleyeur guadeloupéen devenait champion olympique avec l'équipe de France. "Les gens m'en parlent encore aujourd'hui. Treize mois après la finale contre les Russes. Ça fait plaisir." Sauf que Daryl tient à regarder droit devant. "La vie d'un sportif est une remise en question permanente. J'essaie donc de rester focus sur ce qui va se passer. Pas sur ce qui s'est passé."
Un été 2022 pourri
Début du mois de mai. La saison internationale ne fait que commencer. Daryl Bultor vient de retrouver l'équipe de France. "À l'entraînement, je me suis fait une déchirure au grand dorsal. Débutaient huit semaines de soins pour revenir au top." Un délai court mais jouable. Le Guadeloupéen pense être à 100% pour le Mondial fin août en Slovénie. "J'étais bien. Plus de douleurs ressenties. Sauf qu'après deux jours de préparation avec les Bleus, j'ai de nouveau mal. Je crois que c'est lié à une reprise intensive. Mais une échographie montre l'existence d'une grosse lésion. Toujours à l'épaule. Mon été prend fin officiellement."
Retour à l'infirmerie. Rebelote pour cinq à six semaines de soins. "En sept ans de carrière, c'est la première fois que j'enchaîne ainsi les blessures." À tel point que la reprise du championnat de France est arrivée un peu trop vite. "Disons que j'étais prêt mais mon dos reste sensible. L'entraîneur m'a d'ailleurs fait très peu jouer lors du premier match de la saison. Logique." Daryl Bultor n'en demeure pas moins philosophe. "Les blessures peuvent toucher n'importe qui. On n'y peut rien. Il faut composer avec elles."
Le Graal olympique
Un an après le sacre des Bleus à Tokyo, l'existence de Daryl, 26 ans n'a pas vraiment changé. Il ne vit pas dans un château. Ne s'est pas acheté trois voitures de sport. Reste que dans le rétroviseur, repassent encore et encore les images du parcours olympique. "Il est évident que cette médaille d'or constitue l'un des plus beaux souvenirs de ma vie. Surtout après notre parcours chaotique du début de compétition." Mais pas de transformation fondamentale pour autant. "Le titre olympique ne nous a pas fait changer de dimension. Nous sommes restés les mêmes. En revanche, les gens attendent plus de nous désormais. Quoi que l'on fasse, on est champion olympique."
Le volley masculin français est le roi de l'Olympe pour encore deux ans. Avant de se retrouver au pied de la montagne. Pour une nouvelle ascension. "Je peux vous dire qu'au sein du groupe France, tout le monde a déjà Paris 2024 dans la tête. Nous voulons conserver la couronne olympique. Même si le volley n'est pas une science exacte, on va tout donner pour aller au bout. Une nouvelle fois."
Les sommets avec Tourcoing
Pour l'instant, le Guadeloupéen se concentre sur la nouvelle saison qui commence. Toujours sous les couleurs vertes du Tourcoing Lille Métropole. Toujours sous les ordres du Franco-Brésilien Mauricio Paes. Et toujours avec des ambitions. "Nous avons une belle équipe. Très complète. Le premier objectif est d'atteindre les demi-finales des play-offs. Et s'il y a du bonus, nous prenons aussi !"
Le club du Nord évolue dans une terre de volley. "L'effet JO a été impressionnant. L'an passé lors des play-offs, notre salle était toujours pleine à craquer. J'en ai encore des frissons." Sauf que Daryl Bultor et ses coéquipiers n'évolueront pas cette saison à Léo Lagrange. La salle se refait une beauté. Le TLM devra jouer dans les alentours. Un handicap ? "Pas vraiment. Nos rencontres à domicile sont transférées à Harnes, Roubaix et Orchies. Si nous arrivons à vite prendre nos repères, c'est l'occasion de créer un bel engouement régional. Écrire une belle histoire. Le volley français a besoin de ça."