Archives d'Outre-mer : Histoires du carnaval à travers les âges

Les esclaves inventent un autre carnaval...
Grande fête aux Antilles, le carnaval est aujourd’hui un évènement traditionnel et culturel célébré tous les ans. Depuis son introduction au 17ème siècle par les colons, le carnaval reste un moment incontournable pour toute la population antillaise. Les Archives d’Outre-mer vous proposent de découvrir les origines de nos carnavals à travers les âges.

Au 17ème siècle, lorsqu’ils débarquent au « Nouveau Monde », les colons apportent leurs coutumes, et parmi elles, le carnaval. Cette tradition païenne européenne permet alors aux catholiques de faire la fête avant les restrictions du Carême. Pour le célébrer, ils proposent à leurs convives des réceptions masquées. C’est une période de fête, d’orgie et de déguisements.

 

A l’origine, les esclaves ne pouvaient pas participer à ces réjouissances carnavalesques. Ils prennent cependant l’habitude d’imiter leurs maitres et se rassemblent dans leurs quartiers en développant leur propre carnaval (chants, masques, couleurs). Un carnaval riche de leurs croyances et de leurs instruments de musique : les tambours, les flûtes des mornes, les cha-chat, les ti-bois…

 

Ce n’est qu’à partir de l’abolition de l’esclavage (1848) qu’ils peuvent défiler en dehors de la propriété de leur maitre.

Martinique : le carnaval à l’Histoire du temps 

Cette parenthèse festive est introduite en Martinique par Jacques Dyel Du Parquet. Elle est un temps de fêtes de quelques jours avant la période de Carême, période de pure chasteté et de sanctification.

De cette époque, jusqu'à l'abolition de l'esclavage en 1848, le carnaval martiniquais traverse les temps. Saint-Pierre devient un véritable laboratoire de perfectionnement. De nouveaux affranchis en façonnent les contours. Ainsi naissent la plupart des personnages emblématiques. Citons par exemple : Mariann La Po Fig, Caroline Zié loli et les Nèg GwoSiwo...

Même l'éruption de la Montagne Pelée de 1902, n'éteint pas cette flamme carnavalesque.  

Fort-de-France fait renaître le carnaval en 1906, 4 ans après l'éruption de la montagne Pelée à Saint-Pierre

Regardez ce reportage de RFO Martinique, diffusé sur France Ô et réalisé par Sonia Laventure le 20 février 1993 : 

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Le Touloulou emblème du carnaval Guyanais 

Le vidé, le bal paré-masqué ainsi que le Touloulou font partie de l’histoire du carnaval guyanais. Au lendemain de l’abolition de l’esclavage, le carnaval s’invite dans les rues de Cayenne. Plusieurs femmes, surnommés les « matadors » défilent dans les rues en compagnie des Touloulous. Ce terme « Touloulou » apparait dès le XIXe siècle et représente les femmes qui font le « tour de loup », c’est-à-dire le tour de la salle de bal pour choisir un cavalier. Ce personnage avait pour vocation de caricaturer la bourgeoisie en se pavanant dans les rues de leurs plus beaux habits du dimanche. A la fin des années 1980, un autre personnage apparait « le Tololo ». Les rôles sont inversés, c’est l’homme qui possède l’anonymat pour choisir sa cavalière.

Regardez le documentaire de Patrick Philogène, diffusé dans l’émission Zenga, le 07 mars 2000 sur France Ô :

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Guadeloupe : son évolution dans le temps 

Evènement haut en couleurs, le Carnaval de la Guadeloupe est un rendez-vous incontournable de la vie culturelle de l’île. De plus en plus populaire, il est considéré comme l’un des plus beaux carnavals du monde. Depuis 1900, le carnaval à su s’adapter aux nouvelles attentes du public sans pour autant négliger son histoire, sa culture, et ses traditions.

Dans ce reportage d’Eric René, diffusé sur France Ô, le 16 février 1999, découvrons l’évolution du carnaval de la Guadeloupe depuis le début du XXe siècle :

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