Il avait coutume de terminer ses interviews dans un grand éclat de rire :
Moi, j'adore passer à la télé... je viens quand vous voulez !
Le journaliste Patrice Gonfier et le réalisateur Jean-Paul Etchegaray l'ont bien entendu : ils l'ont invité à plusieurs reprises dans leurs émissions survitaminées sur RFO Sat.
Autant d'occasions de discuter à bâtons rompus de musique. Particulièrement de musique antillaise : il a été l'un de ses créateurs, un témoin privilégié de ses succès et un commentateur lucide de ses évolutions. Qui mieux que lui pouvait nous parler du zouk ?
2001 : "Tête à Tête" en toute intimité
Avec Jacob, pas de chichis : d'emblée, on se tutoie. Il nous révèle les raisons de son récent "retour au pays", la Guadeloupe, loin de la grisaille et du froid parisiens.
Sans tabous, il raconte sa success story à l'antillaise, avec seulement un BEPC en poche et pas le bac. Il avoue modestement : "le seul truc que je savais faire, c'est la guitare". L'avenir a montré que cela suffisait pour devenir une légende.
Après la genèse de Kassav' et son intérêt pour le cinéma, il confie ses réflexions sur le succès. Pourquoi il n'a pas "la grosse tête" ? À ses débuts, quelqu'un lui a dit :
Le succès, c'est comme un immeuble. Quand tu montes l'escalier, dis bonjour à tous les gens que tu vois, parce que quand tu vas redescendre, ils seront toujours là… et ils ne te feront pas de croche-pieds.
Suite de la leçon du Professeur Desvarieux, docteur ès zouk, diffusée le 10 mars 2001 :
2003 : "100% Mêlés" rencontre l'artiste en studio
Je ne suis pas la tendance, j'essaie de FAIRE la tendance. C'est plus facile…
Ce jour-là, on dérange Jacob en plein travail : il produit un album de Jocelyne Béroard, avec Jean-Claude Naimro au synthé et les Zouk Machine au chœur.
Là encore, pas de langue de bois : on parle déficit d'image du zouk, "lobbying" des producteurs, salaire des musiciens, budget de l'album de Jocelyne... Mais, attention tout de même à ce qu'on dit : le fisc n'est jamais loin ! (Rires)
Pour finir la journée, séance photo avec la bande des "Dis l'heure 2 Zouk", Passi, Jocelyne Labylle, Cheela et Lady Sweety.
Rendez-vous en immersion au Studio Twin, en mai 2003 :
2002 : Jacob, haitian troubadour en vadrouille
Retour au présent : en cet été 2021, alors que la Guadeloupe enterre son troubadour, Haïti pleure ses morts.
Vingt ans plus tôt, Jacob Desvarieux accompagnait notre équipe, pour une aventure à Haïti, via les Etats-Unis. Il nous servait alors de guide, à la rencontre des "Haitian Troubadours", un projet auquel il a participé l'année précédente, avec la nouvelle génération de musiciens haïtiens.
Jacob nous a amené le projet... mais pas le financement ! (Rires) Tout le budget annuel de l'émission y est passé. Il avait un tel charisme professionnel !... On a tourné jour et nuit. À la fin, l'équipe était épuisée, mais heureuse.
Consultez l'itinéraire concocté par Jacob :
Maintenant, en souvenir du chanteur de "Ou lé" et en hommage aux victimes du tremblement de terre du 14 août dernier, embarquez pour un "road-trip" musical à Port-au-Prince, avec escales à Nanterre, New York et Miami :
Extrait de la chanson "Sé ou mwen inmé" sur l'album "Yélélé" :
Mêm si an mò / Sé zié ouvè / Pou mwen pé vwè'w / Dèpi lot' koté-la.*
*Si je meurs / Je garderai les yeux ouverts / Pour te voir / Depuis l'autre rive.
Tiens ta promesse, l'Artiste, veille sur nous...
Jacob en solo, en 7 albums