En succédant à Gérald Darmanin à la tête du ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau, ancien chef de file des sénateurs Les Républicains, s'est montré très clair sur sa politique : il veut "rétablir l'ordre". Après un premier déplacement dans un commissariat de la région parisienne lundi soir, le nouveau locataire de la Place Beauvau, désormais à la tête des forces de sécurité du pays, a donc voulu envoyer un signal clair à ses troupes : il sera là pour les défendre. Invité sur CNews, mardi 24 septembre, Bruno Retailleau a annoncé qu'il allait saisir le procureur de la République et porter plainte après la publication sur les réseaux sociaux d'un message par le député La France insoumise Raphaël Arnault. Samedi, le parlementaire a écrit sur X : "Assassinat de kanaks par les forces policières envoyées spécialement à 17 000 km, couvre-feu instauré en Martinique face aux révoltes contre la vie chère : c’est l’actualité coloniale de notre pays cette semaine."
L'élu du Vaucluse, figure du mouvement antifasciste et grand défenseur de la cause indépendantiste kanak, faisait alors référence à la mort de deux personnes quelques jours plus tôt à Saint-Louis, une tribu de Nouvelle-Calédonie, lors d'une opération de gendarmerie, dans un contexte de fortes tensions sur le territoire du Pacifique. D'après le procureur du Caillou Yves Dupas, "les gendarmes mobiles auraient été visés par plusieurs coups de feu" avant que ne soit constatée "la présence de trois à cinq individus au visage dissimulés et porteurs de fusils". Ils auraient fait feu en riposte.
"Je ne laisserai rien passer"
L'emploi du terme "assassinat" par Raphaël Arnault, qui suggère une certaine préméditation avant le meurtre, a fait vivement réagir Bruno Retailleau. "Ce genre de comportement est une violence qui est inacceptable", a-t-il rouspété sur CNews.
Toutes celles et ceux qui mettent une cible dans le dos de nos policiers, de nos gendarmes, me trouveront en travers de leur route. (...) Je ne laisserai rien passer.
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, sur CNews
Le nouveau ministre compte donc bien lancer une procédure judiciaire contre le député de gauche, qui a dénoncé dans un communiqué un "coup de communication" de Bruno Retailleau dans le but de "faire taire les voix qui expriment leur solidarité avec les kanaks".