Comprendre les "Assises des Outre-mer" en cinq questions

Annick Girardin, ministre des Outre-mer
C'était une promesse d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Organiser dans chaque territoire des "Assises des Outre-mer". Annick Girardin, ministre des Outre-mer, apporte des précisions. Mode d'emploi des Assises, en cinq questions.

Des assises, pour quoi faire ?

Selon la ministre des Outre-mer, ces Assises doivent "permettre à l'Etat de réaffirmer sa détermination à accompagner les outre-mer", "permettre aux outre-mer de se réinventer en territoires d'excellence et d'innovation" et "redonner la parole à ceux qui ne la prennent plus et ont perdu confiance en l'action publique". 

 

Comment ça marche ?

Les Assises se dérouleront dans chaque territoire ultramarin. C'est un "Rapporteur général", Thierry Bert (voir encadré ci-dessous), qui sera chargé d'animer et de piloter les Assises. Il va mettre en place "un comité stratégique, composé d'une quinzaine de personnalités
qualifiées, issues de métropole et des outre-mer". Après la phase de consultation locale, la synthèse des Assises prendra la forme d'un "Livre bleu Outre-mer".

 

De quoi va-t-on parler lors de ces Assises ?

La feuille de route comporte "huit grands thèmes", selon la ministre:
 
  • Mobiliser l'investissement public au service d'un projet de développement équilibré
  • Définir un cadre stable en faveur de la croissance économique et de l'emploi
  • Faire des outre-mer des leaders dans la lutte contre le changement climatique et de préservation de la biodiversité
  • Répondre aux aspirations de la jeunesse
  • Remettre les cultures ultramarines au coeur de l'intégration
  • Garantir à tous les ultramarins le droit fondamental à la sécurité
  • Engager une véritable politique d'influence notamment à travers les bassins régionaux
  • Accompagner les collectivités dans leurs projets

Les Assises c'est pour quand ?

Le lancement officiel aura lieu fin septembre 2017. La phase de consultation s'achèvera au début de l'année 2018. La synthèse des travaux, le "Livre bleu Outre-mer",  devra êtra achevé au printemps 2018, soit "quelques semaines avant la signature des contrats de convergence entre l'Etat et les collectivités voulus par la loi Egalité réelle Outre-mer", votée en février à l'unanimité.
 

Est-ce une démarche inédite ?

Non, ces "Assises des Outre-mer" ne sont pas une première. En 2009, à la suite du long mouvement social qui avait paralysé les Antilles et La Réunion, Nicolas Sarkozy avait souhaité l'organisation des "Etats généraux de l'Outre-mer". Le principe était le même : des ateliers locaux, suivis d'une synthèse nationale. Cette synthèse avait débouché sur 137 mesures, dont beaucoup sont restées inappliquées. 

Annick Girardin assure que, cette fois, Les Assises "ne seront pas un catalogue généraliste et flou d'engagements non tenus".
Qui est Thierry Bert, le Rapporteur général des Assises ?
Thierry Bert, 65 ans, est un haut-fonctionnaire, natif de La Réunion. Normalien, sorti major de sa promotion de l'ENA, il a travaillé successivement dans plusieurs cabinets : entre 1992 et 1995, il était conseiller technique chargé des affaires européennes à l'Elysée, sous François Mitterrand. Auparavant, en 1987-1988, il était conseiller technique du ministre de l'économie de l'époque, Edouard Balladur, alors que Jacques Chirac était Premier ministre. Directeur adjoint du cabinet du président de la Commission européenne (1995-1997), puis chef de service de l'Inspection Générale des Finances, il a ensuite été directeur général chargé de la gestion de France Télévisions (2005-2007), conseiller spécial auprès du directeur général de la Caisse d'Epargne (2008) , et plus récemment délégué général de l'Union Sociale pour l'Habitat. 

Thierry Bert est le neveu de l'ancien Premier ministre (1978-1981) Raymond Barre.