L’association bordelaise Mémoires et Partages a publié le 1er juillet une lettre à l’intention des maires de plusieurs grandes villes pour leur demander “d’inscrire l’égalité” dans les aménagements urbains de leurs villes.
Les élections municipales ont permis à plusieurs villes de l’Hexagone de renouveler leurs équipes municipales. C’est le cas par exemple de Bordeaux, Marseille, La Rochelle, Biarritz et Marseille. L’association Mémoires et Partages, qui fait de l’éducation populaire sur la mémoire du passé colonial en France et en Afrique, a écrit une lettre ouverte à destination des maires de ces villes, pour leur demander une réparation du “racisme sur les murs des villes”. Nantes et Le Havre font également partie des destinataires, même si l’équipe municipale n’a pas été renouvelée.
Cela fait déjà une dizaine années que l’association mène des actions dans ces villes. Pour Karfa Sira Diallo, rédacteur de cette lettre ouverte, “l’élection des nouveaux maires français est une chance de sortir de la gestion lacunaire de ces mémoires et de s’inscrire sur le terrain de la justice”. Il espère ainsi que, contrairement aux déclarations du président de la République, les maires réfléchissent au passé colonial de leurs villes.
Pour Mémoires et Partages, cette mobilisation est la preuve que “le monde s’interroge sur l’usage du passé et son instrumentalisation dans l’espace public”, notamment au travers des diverses actions menées sur des monuments faisant référence au colonialisme, comme les tags sur la statue de Colbert devant l’Assemblée nationale à Paris.
La mobilisation a même poussé la ville de Bordeaux à apposer des plaques explicatives sur certaines rues “honorant armateurs et esclavagistes”, comme les désigne la lettre. Karfa Diallo estime cependant que ce n’est pas suffisant : cinq rues ont eu droit à des plaques, alors que vingt étaient concernées. Par ailleurs, les panneaux ont été posés “en catimini”, affirme-t-il.
En plus de l'ajout de plaques expliquant l'histoire des monuments, Karfa Diallo demande qu'"au moins une rue soit débaptisée dans ces villes". Il espère que les nouveaux maires élus soient réceptifs à "l'écoeurement de la population" sur le racisme.
Cela fait déjà une dizaine années que l’association mène des actions dans ces villes. Pour Karfa Sira Diallo, rédacteur de cette lettre ouverte, “l’élection des nouveaux maires français est une chance de sortir de la gestion lacunaire de ces mémoires et de s’inscrire sur le terrain de la justice”. Il espère ainsi que, contrairement aux déclarations du président de la République, les maires réfléchissent au passé colonial de leurs villes.
Quel passé colonial pour ces villes ?
Les villes françaises sur lesquelles Mémoires et Partages mène ses actions continuent d’arborer des vestiges du passé colonial de la France. Que ce soit le mémorial à l’abolition de l’esclavage de Nantes, le musée de l’Armateur au Havre, ou des noms de rues qui montrent que “ce racisme s’inscrit aussi dans la signalétique urbaine”. L’association espère faire tomber certains de ces symboles, mais aussi éduquer, en incitant les mairies à poser des panneaux “pour faire de la pédagogie explicative”, explique Karfa Diallo.Ces engagements auxquels nous appelons les nouveaux maires ouvriront la voie à une nouvelle écriture mémorielle, une nouvelle respiration, d’autres modes d’inscription sur l’espace public, moins monumentaux et moins écrasants, plus d’espace pour se retrouver et partager les mémoires.
Apprendre les leçons de la mobilisation
Depuis la mort de l’Afro-américain George Floyd le 25 mai dernier à Minneapolis aux États-Unis, des manifestations contre le racisme et les violences policières ont éclaté partout dans le monde. En France, c’est le comité Adama qui a repris le flambeau et a organisé une mobilisation historique contre le racisme.Pour Mémoires et Partages, cette mobilisation est la preuve que “le monde s’interroge sur l’usage du passé et son instrumentalisation dans l’espace public”, notamment au travers des diverses actions menées sur des monuments faisant référence au colonialisme, comme les tags sur la statue de Colbert devant l’Assemblée nationale à Paris.
La mobilisation a même poussé la ville de Bordeaux à apposer des plaques explicatives sur certaines rues “honorant armateurs et esclavagistes”, comme les désigne la lettre. Karfa Diallo estime cependant que ce n’est pas suffisant : cinq rues ont eu droit à des plaques, alors que vingt étaient concernées. Par ailleurs, les panneaux ont été posés “en catimini”, affirme-t-il.
Le racisme ne se combat pas en cachette mais se combat au grand jour.
En plus de l'ajout de plaques expliquant l'histoire des monuments, Karfa Diallo demande qu'"au moins une rue soit débaptisée dans ces villes". Il espère que les nouveaux maires élus soient réceptifs à "l'écoeurement de la population" sur le racisme.