Attentats 2015: "Je pense tous les jours à ma fille", Marie Louisa Jean-Philippe

Le chagrin de Marie Louisa Jean-Philippe, lors de l'hommage rendu à sa fille à Montrouge, un an après l'attentat
A la veille de l'anniversaire de la mort de Clarissa Jean-Philippe, Marie Louisa, sa maman, a répondu aux questions de la1ère.fr. Elle pense à sa fille tous les jours et se sent aussi un peu oubliée. Clarissa Jean-Philippe a été tuée par le terroriste Amedy Coulibaly le 8 janvier 2015. 
A l'approche du quatrième anniversaire de la mort de sa fille Clarissa, Marie Louisa, sa maman, ne peut dissimuler son "angoisse". "J'y pense tous les jours", affirme t-elle. Chaque année, les cérémonies et les hommages font resurgir le douloureux souvenir de ce 8 janvier 2015 où elle a appris que sa fille était morte. 
 

"Je préfère rester en Martinique"

Ce 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale est assassinée d'une balle dans le dos. Le lundi suivant elle devait être titularisée dans la police municipale de Montrouge où elle finissait son stage. Ce jour-là, la jeune policière et son collègue sont appelés pour un accident de la route. A 8 h 04, Clarissa Jean-Philippe s'effondre. Un homme vêtu de noir a surgi et lui a tiré dans le dos. Elle sera la première victime d'Amedy Coulibaly, complice des frères Kouachi, qui s'apprête à commettre deux opérations terroristes contre la rédaction de Charlie Hebdo, puis contre l'Hyper Cacher, les 7 et 9 janvier 2015. 

Cette année, Marie Louisa Jean-Philippe n'assistera pas aux cérémonies à Montrouge et à Carrières-sous-Poissy ou résidait sa fille et dont un square porte désormais son nom. "Je préfère rester en Martinique pour assister à la cérémonie hommage de Sainte-Marie qui a lieu le même jour". Une statue réalisée par l'artiste Jean-Marc de Pas a été érigée le 15 août sur une esplanade qui porte désormais le nom de la jeune femme. 
 

"Je me sens un peu oubliée" 

Cette semaine, trois cérémonies rendront hommage à sa fille. La première ce mardi 8 janvier à Monrouge, la deuxième à Carrières-sous-Poissy où Clarissa Jean-Philippe résidait avec son compagnon et une troisième vendredi dans le 14ème arrondissement à Paris. Ce jour-là, la maire de Paris, Anne Hidalgo inaugurera une allée "Clarissa Jean-Philippe".

Ces cérémonies vont raviver le souvenir de Clarissa Jean-Philippe et devrait apporter un peu de réconfort à Marie Louisa. "Je me sens un peu oubliée. Personne ne s'est préoccupé de savoir comment j'allais. Je suis malade. Je vais devoir me faire opérer très prochainement. Mon docteur m'a dit que la mort de ma fille m'a déclenché plein de problèmes de santé..."
 

L'attente du procès 

A ce jour, Marie Louisa affirme n'avoir reçu aucune aide financière. "Rien du tout... Pas encore", dit-elle. Les victimes d'un acte terroriste peuvent être indemnisées par le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), sous certaines conditions. "On attend le procès", ajoute Marie Louisa Jean-Philippe. Quatorze personnes soupçonnées d'avoir fourni un soutien logistique aux auteurs des attentats qui ont fait 17 morts à Paris et Montrouge en 2015 devraient comparaître aux assises dans le courant de l'année prochaine.