"En janvier dernier, l'Azerbaïdjan a adopté une résolution pour l'indépendance de la Polynésie Française, de la Corse et de la Nouvelle-Calédonie", débute la sénatrice Lana Tetuanui. L'élue polynésienne rappelle également qu'une délégation d'indépendantiste s'est rendue en Azerbaïdjan la semaine dernière pour y "finaliser des accords de coopération sur la décolonisation de la Polynésie française". Oscar Temaru, fondateur du parti indépendantiste Tavini Huiraatira a défendu les membres de son parti qui se sont rendus sur place. "Les médias occidentaux fabriquent ce qu'ils veulent quand il s'agit d'un pays avec lequel ils ne sont pas très en phase", a-t-il assuré.
"Les élus indépendantistes polynésiens se rapprochent de plus en plus du gouvernement d'Azerbaïdjan en toute impunité. Et on laisse faire", déplore dans l'hémicycle la sénatrice polynésienne. "Quelle est la position de la France face à ces alliances des partis indépendantistes de notre zone Pacifique et comment la France entend-elle garantir la stabilité et la sécurité de nos territoires face à ces ingérences ?"
Bouclier démocratique
Saluant le travail du Parlement sur la question, Franck Riester, le ministre en charge du commerce extérieur, de la francophonie et des Français de l'étranger, répond fermement à la sénatrice. "Bakou multiplie les actions de plus en plus agressives avec la France. Il s'agit d'abord de manœuvres informationnelles. Plus d'une trentaine depuis janvier 2023 on était documenté. Elles sont inacceptables et nous les dénonçons fermement." Depuis plusieurs semaines déjà, la question agite et Paris accuse l'Azerbaïdjan de "manœuvres informationnelles".
"Nous continuerons à dénoncer ces pratiques, à agir plus largement contre toutes les ingérences étrangères pour bâtir une sorte de bouclier démocratique", a poursuivi le ministre. Une proposition de loi du député Renaissance Sacha Houlié sur la question devrait être votée par le Parlement cette semaine. Elle prévoit notamment l'expérimentation d'un dispositif de surveillance algorithmique.
Pas totalement satisfaite de la réponse du ministre, Lana Tetuanui a conclu : "Nous attendons des actes forts pour prévenir toute manipulation d'autres pays dans nos territoires tant convoités et ne jamais vivre ce que nos voisins calédoniens subissent actuellement."