"Plus tôt, on l'aura, mieux ce sera : moi, je pense qu'il faut y aller, il n'y a pas de crainte à avoir", a déclaré M. Temaru au sujet de l'indépendance de la Polynésie lors d'une conférence de presse lundi soir aux côtés du président local Moetai Brotherson. Le chef du parti indépendantiste tahitien, Oscar Temaru, a affirmé que la Polynésie française pouvait obtenir sa souveraineté "sans passer par un référendum" et justifié un récent déplacement d'élus de son parti en Azerbaïdjan." Actuellement, un métropolitain qui débarque ici, il peut voter six mois après : vous croyez que s'il y a un référendum, on peut accepter ça ? Ce n'est pas possible", s'est encore indigné Oscar Temaru, fondateur en 1977 du parti indépendantiste Tavini Huiraatira, qu'il préside toujours.
Déplacement en Azerbaïdjan
Oscar Temaru a aussi défendu les membres de son parti qui se sont déplacés en Azerbaïdjan la semaine dernière, minimisant les atteintes aux droits de l'Homme commises dans ce pays du Caucase tenu d'une main de fer par la famille Aliev depuis son indépendance en 1991. "Les médias occidentaux fabriquent ce qu'ils veulent quand il s'agit d'un pays avec lequel ils ne sont pas très en phase", a-t-il assuré. L'Azerbaïdjan a accueilli la semaine dernière des élus polynésiens pour une conférence sur le "droit à la décolonisation", au risque d'alimenter les tensions alors que Paris accuse Bakou d'"ingérence" et de "manœuvres informationnelles" sur la Nouvelle-Calédonie et plus généralement sur les Outre-mer.
Moetai Brotherson, arrivé au pouvoir en mai 2023 et membre lui aussi du Tavini, a pour sa part exprimé ses divergences avec M. Temaru, disant vouloir l'indépendance "dans les 15 prochaines années", par référendum. Les indépendantistes modérés, menés par Moetai Brotherson, et le courant radical incarné par Oscar Temaru et le président de l'Assemblée locale Antony Géros, connaissent des tensions au sein de la majorité depuis son accession au pouvoir en mai 2023. Après un an au pouvoir, Moetai Brotherson a présenté lundi un remaniement qui se résume à l'éviction de son ancienne vice-présidente, Eliane Tevahitua, et à une redistribution de portefeuilles ministériels.