Automobiliste tué à Sevran : le parquet requiert la mise en examen du policier

Police nationale (illustration)
A Sevran, le samedi 26 mars, Jean-Paul Benjamin, un Guyanais de 33 ans a été tué par le tir d’un policier. Le parquet a requis la mise en examen de l’auteur du tir pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et son placement sous contrôle judiciaire.

Le procureur de la République de Bobigny Eric Mathais, a annoncé lors d’une conférence de presse que le parquet a requis la mise en examen du policier auteur du tir mortel sur un automobiliste à Sevran le 26 mars, pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et son placement sous contrôle judiciaire.

Le policier, dont la garde à vue a été prolongé, a affirmé "s'être senti en état de légitime défense", a poursuivi le procureur. Les circonstances du drame restent encore floues, l’IGPN a été saisie juste après les faits.

Le samedi 26 mars peu après midi, un équipage de la brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois a voulu contrôler la camionnette conduite par le chauffeur-livreur, signalée volée.

Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur, et dans des circonstances qui restent à déterminer, a fait usage de son arme, un seul coup de feu, au moment où la camionnette redémarrait brusquement.

Eric Mathais, procureur de la République de Bobigny

Le décès du père de famille avait engendré cinq nuits consécutives de violences dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, dont Aulnay-sous-Bois et Sevran. Mardi 29 mars, la famille du chauffeur-livreur a déposé plainte avec constitution de partie civile pour "homicide volontaire". Selon les avocats de la famille, Arié Alimi, Philippe-Henry Honegger et Steeve Ruben, "l’infraction criminelle d’homicide volontaire est caractérisée".

Une marche blanche est organisée par la famille de Jean-Paul Benjamin ce samedi à Aulnay-sous-Bois.