En 2023, la Fédération Française d'athlétisme a vu grand. Pas moins de 78 athlètes sont du voyage à Budapest pour les Championnats du monde. Alors qu'ils n'étaient que 42 en 2022 à Eugene aux États-Unis pour l'édition précédente. Le niveau tricolore aurait-il furieusement progressé en l'espace de douze mois ? Pas vraiment. La Fédération a juste souhaité offrir une expérience internationale au plus grand nombre. Et notamment aux jeunes pousses. Tout cela à moins d'un an des JO de Paris 2024. Beaucoup sont donc en Hongrie pour voir. S'étalonner. Comprendre. D'autres ont de réelles chances de décrocher une médaille. Dans les épreuves individuelles, nous en avons sélectionné quatre, côté ultramarin : Rénelle Lamote, Wilfried Happio, Ludvy Vaillant et Wilhem Belocian.
Rénelle Lamote s'autorise à y croire
Voici notre reine tricolore. Incontestable. Du 800 mètres. Une évidence. En 2022, elle avait vécu un été à deux visages. Celui de la déception aux Mondiaux à Eugene en juillet. Sortie en demi-finale. Malade. Rénelle ne saura que plus tard qu'elle souffrait du Covid. Après la déception, les larmes. De joie. En août. À Munich pour les championnats d'Europe. Médaille d'argent. Sa troisième consécutive à ce niveau. Dans ces moments-là, on se dit que la Guadeloupéenne peut décrocher la lune. Une évidence. Encore.
Sa saison 2023 a pourtant été compliquée. Blessure à la cheville. Soins. Attente. Rénelle Lamote, 29 ans, n'a pu revenir à la compétition qu'à la mi-juillet. Seulement deux meetings au compteur. C'est peu mais elle évolue déjà à moins de huit dixièmes de son record personnel sur la distance (1'57"84). Et si en Hongrie, Rénelle décrochait une première médaille mondiale ?
Happio et Vaillant, les deux fusées tricolores
En 2022, il a juste changé de dimension. Sur le 400 mètres haies, Wilfried Happio est passé de leader français à challenger mondial. En un éclair. À Eugene, le Martiniquais a terminé à la quatrième place de la finale mondiale avant de devenir vice-champion d'Europe à Munich. À Budapest, Wilfried dit viser une nouvelle place en finale. Juste ça. Juste ça ? À 24 ans, il peut rêver bien plus haut. Bien plus grand.
Surtout qu'il sera challengé par l'autre Martiniquais du 400 mètres haies : Ludvy Vaillant, 28 ans. Le protégé de Jean-Claude Berquier vient de descendre sous les 48 secondes. 47 secondes 85. Ludvy commence à cumuler de l'expérience à ce niveau. Déjà quinze sélections en équipe de France A. Quatrième de la dernière finale européenne, la fusée Vaillant pourrait décoller bien plus fort en Hongrie.
Wilhem Belocian, opération renaissance
Après autant de pépins physiques, on pourrait presque le surnommer "Wilhem, le sphinx". Car Wilhem Belocian renaît toujours. En 2023, il vient même d'établir un nouveau record personnel sur 110 mètres haies : 13 secondes 07. Rien de moins que la troisième meilleure performance française de l'histoire. Alors c'est vrai : Wilhem a été battu aux derniers championnats de France à Albi par Sasha Zoya, 21 ans, la génération montante.
Mais faut-il pour autant faire une croix sur un hurdleur aussi talentueux et de seulement 28 ans ? Le Guadeloupéen est un finaliste en puissance à Budapest. Aucun souci physique à déplorer pour le moment. Et sur le plan mental, Wilhem dispose d'un staff qui doit l'aider dans son opération renaissance. Les chronos l'ont déjà démontré. Donc de grâce, méfiez-vous du Belocian 2023. Il pourrait bien avoir le goût du métal.