À l'occasion de la sortie de son nouveau titre "Soleil noir", Outre-mer la 1ère a rencontré la chanteuse Julia Jean-Baptiste, d'origine martiniquaise. Elle raconte ses inspirations, sa famille paternelle, sa rencontre avec la Martinique et son lien intime à la musique.
Son visage et son nom parleront sûrement aux fans de télécrochets. Mais Julia Jean-Baptiste est aujourd'hui loin, bien loin de son passage dans la huitième édition de la Star Academy en 2008. Treize ans plus tard, un master en médiation culturelle en poche, "la fille aux trois prénoms" sort Soleil noir, un nouveau morceau tout en contrastes. Tout comme dans Faux amours, sorti en mars, Julia Jean-Baptiste explore une autre facette de sa personnalité, plus intime et complexe.
S'il fallait résumer son travail aujourd'hui ? "Une musique très chaleureuse, très enveloppante, qui fait du bien au cœur tout en parlant parfois de sujets plus difficiles, assez mélancoliques, de nostalgie", inspirée de la bossanova, de la biguine et du zouk qu'écoutait en boucle son père, originaire de la Martinique.
Thérapie par la musique
Sur une mélodie presque "tribale", composée avec Jean-Sylvain Le Gouic, Julia Jean-Baptiste raconte d'une voix "cyclique" la lumière, les regards que l'on pose sur la vie, le soleil qui perce les paupières closes "même quand tout est noir".
"L'écriture de ce disque a vraiment été une sorte de thérapie", confie la trentenaire. "J'ai mis en musique des peurs, des doutes, un manque de confiance en moi, des questionnements sur la vie... Ces deux dernières années, j'ai vraiment ressenti le besoin de me mettre à nu et de montrer des choses que je n'assumais pas forcément." Sous les moulures d'un bureau parisien où nous la rencontrons un jour de pluie, Julia Jean-Baptiste est fidèle aux contrastes qu'elle a couchés dans ses derniers morceaux :
Ce qui m'intéressait c'était de mettre ça sur une musique qui soit assez gaie. C'est aussi ce qui est assez génial avec la musique, c'est qu'on peut danser sur des choses qui sont tristes. Ce qui est magique avec l'art, c'est la contradiction.
La Martinique, voyage initiatique
Au départ de cette exploration intérieure, peut-être ce voyage dans sa Martinique familiale, où grandit son grand-père, le député Henry Jean-Baptiste. À 28 ans, Julia Jean-Baptiste découvre l'île avec un premier choc lors de l'atterrissage dans la baie de Fort-de-France. "Une vague de chaleur", "une émotion vive dans le ventre" et surtout, "l'impression d'avoir retrouvé [sa] terre."
Ça a été comme un voyage initiatique où je me suis vraiment rapprochée de l'essence même de qui j'étais, de mon histoire, des racines de ma famille. J'ai croisé des garages Jean-Baptiste en me disant "c'est peut-être à un cousin éloigné !"
Aujourd'hui elle l'assure, cette rencontre avec ses racines a durablement marqué sa manière de voir la vie. "Il y a vraiment quelque chose d'assez fort et de magique quand on découvre la moitié de son sang à 28 ans."
Soleil noir sera sur son EP à paraître en septembre. Retrouvez l'entretien de Julia Jean-Baptiste avec Outre-mer la 1ère :