Le tribunal de commerce d'Evry examinait lundi les offres de reprise pour Aigle Azur, menacée de liquidation, des syndicats demandant un
renvoi de l'affaire pour permettre à Air France et au groupe Dubreuil d'affiner une offre de reprise commune.
renvoi de l'affaire pour permettre à Air France et au groupe Dubreuil d'affiner une offre de reprise commune.
•
"Il y a une demande de renvoi pour l'amélioration des offres", a affirmé devant la presse la présidente du tribunal Sonia Arrouas, qui a évoqué l'audition par les juges de "trois ou quatre" repreneurs potentiels.
Les juges, qui peuvent désigner un repreneur ou ordonner la liquidation de la compagnie aérienne, sont susceptibles de mettre leur décision en délibéré. Ils peuvent également suivre la demande des syndicats CFDT et CFTC, majoritaires au sein d'Aigle Azur, et renvoyer l'affaire en accordant une "prolongation de l'activité" pendant "une ou deux semaines" afin de "transformer les offres d'Air France et du groupe Dubreuil en plan de cession".
Pendant ce temps-là, les deux syndicats proposent dans une lettre commune au tribunal qu'un "accord de performance collective" soit négocié au sein de la compagnie pour faciliter sa reprise dans le cadre du redressement et après une liquidation.
"Une chose prime pour le tribunal, la sauvegarde d'un maximum de salariés. C'est notre priorité", a assuré Mme Arrouas. S'il y a un renvoi, il ne peut être que "très court" en raison de la situation financière de l'entreprise, a-t-elle estimé: Aigle Azur accuse un "passif de 148 millions d'euros", selon elle, et vraisemblablement "plus que ça parce que les comptes n'avaient pas été certifiés".
Un montant qui a choqué la quarantaine de salariés présents devant le tribunal et qui l'estimaient à 60 à 80 millions d'euros, a constaté un journaliste de l'AFP. "Vraiment bravo", ont-ils lancé ironiquement à l'ex-PDG Frantz Yvelin, présent à l'audience.
Air France et le groupe Dubreuil ont été auditionnés dans la matinée. Si une offre commune devait être retenue, "il faudrait sans doute 48 heures pour bien rédiger tout ça", a confié à la presse à la sortie de son audition Marc Rochet, président d'Air Caraïbes, filiale du groupe Dubreuil.
"Evitons la liquidation si on peut le faire", a-t-il ajouté, prévenant qu'Air Caraïbes n'était "pas intéressé par l'entreprise (Aigle Azur), qui a un nom aujourd'hui synonyme de catastrophe" mais "par la partie long-courrier, les avions et, en fonction de nos propres critères, des équipages pour les faire voler, et des créneaux horaires".
Air France n'a pas détaillé la teneur de son offre. Lundi après-midi, le tribunal doit étudier les offres de Lu Azur de Gérard Houa, actionnaire minoritaire d'Aigle Azur, et "deux plus petites" offres, selon sa présidente.
Aigle Azur, en cessation de paiements et dont les avions ne volent plus depuis le 7 septembre, a transporté 1,88 million de passagers l'an dernier, principalement vers l'Algérie, mais aussi le Liban, le Portugal, la Russie, le Brésil ou le Mali. La compagnie emploie quelque 1.150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie.
Une autre offre a reçu la faveur du CE, celle de Lu Azur, qui reprendrait 90% de la flotte actuelle et 87% des employés. Lundi, M. Houa "a apporté toutes les preuves de financement", a affirmé un de ses représentants à l'AFP. Celui-ci se monte à 30,4 millions d'euros, dont la moitié provenant de Gérard Houa. La libération des fonds est possible à compter du 20 septembre, selon ce représentant.
De son côté, EasyJet a proposé de "reprendre les créneaux horaires (slots) avec cinq ou six avions et le personnel associé" (sur un total de 11 appareils), selon Loïc Philippot, vice-président du syndicat de pilotes SNPL Aigle Azur, non élu au CE. La compagnie a indiqué à l'AFP avoir manifesté "son intérêt quant aux opérations d'Aigle Azur à Orly" mais n'avoir pas déposé d'offre. Les 9.800 créneaux horaires annuels environ détenus à Orly constituent la pépite de la compagnie.
Les juges, qui peuvent désigner un repreneur ou ordonner la liquidation de la compagnie aérienne, sont susceptibles de mettre leur décision en délibéré. Ils peuvent également suivre la demande des syndicats CFDT et CFTC, majoritaires au sein d'Aigle Azur, et renvoyer l'affaire en accordant une "prolongation de l'activité" pendant "une ou deux semaines" afin de "transformer les offres d'Air France et du groupe Dubreuil en plan de cession".
Pendant ce temps-là, les deux syndicats proposent dans une lettre commune au tribunal qu'un "accord de performance collective" soit négocié au sein de la compagnie pour faciliter sa reprise dans le cadre du redressement et après une liquidation.
"Une chose prime pour le tribunal, la sauvegarde d'un maximum de salariés. C'est notre priorité", a assuré Mme Arrouas. S'il y a un renvoi, il ne peut être que "très court" en raison de la situation financière de l'entreprise, a-t-elle estimé: Aigle Azur accuse un "passif de 148 millions d'euros", selon elle, et vraisemblablement "plus que ça parce que les comptes n'avaient pas été certifiés".
Un montant qui a choqué la quarantaine de salariés présents devant le tribunal et qui l'estimaient à 60 à 80 millions d'euros, a constaté un journaliste de l'AFP. "Vraiment bravo", ont-ils lancé ironiquement à l'ex-PDG Frantz Yvelin, présent à l'audience.
"Évitons la liquidation"
Air France et le groupe Dubreuil ont été auditionnés dans la matinée. Si une offre commune devait être retenue, "il faudrait sans doute 48 heures pour bien rédiger tout ça", a confié à la presse à la sortie de son audition Marc Rochet, président d'Air Caraïbes, filiale du groupe Dubreuil."Evitons la liquidation si on peut le faire", a-t-il ajouté, prévenant qu'Air Caraïbes n'était "pas intéressé par l'entreprise (Aigle Azur), qui a un nom aujourd'hui synonyme de catastrophe" mais "par la partie long-courrier, les avions et, en fonction de nos propres critères, des équipages pour les faire voler, et des créneaux horaires".
Air France n'a pas détaillé la teneur de son offre. Lundi après-midi, le tribunal doit étudier les offres de Lu Azur de Gérard Houa, actionnaire minoritaire d'Aigle Azur, et "deux plus petites" offres, selon sa présidente.
Aigle Azur, en cessation de paiements et dont les avions ne volent plus depuis le 7 septembre, a transporté 1,88 million de passagers l'an dernier, principalement vers l'Algérie, mais aussi le Liban, le Portugal, la Russie, le Brésil ou le Mali. La compagnie emploie quelque 1.150 personnes, dont 800 en France et 350 en Algérie.
Quatorze offres déposées
Sur les 14 offres et marques d'intérêt initialement déposées, deux ont déjà été abandonnées: celle du fonds Cyrus Capital Partners ainsi que celle de Lionel Guérin, ex-PDG de Hop!, filiale du groupe Air France, ont affirmé à l'AFP une source syndicale et deux des repreneurs potentiels.Une autre offre a reçu la faveur du CE, celle de Lu Azur, qui reprendrait 90% de la flotte actuelle et 87% des employés. Lundi, M. Houa "a apporté toutes les preuves de financement", a affirmé un de ses représentants à l'AFP. Celui-ci se monte à 30,4 millions d'euros, dont la moitié provenant de Gérard Houa. La libération des fonds est possible à compter du 20 septembre, selon ce représentant.
De son côté, EasyJet a proposé de "reprendre les créneaux horaires (slots) avec cinq ou six avions et le personnel associé" (sur un total de 11 appareils), selon Loïc Philippot, vice-président du syndicat de pilotes SNPL Aigle Azur, non élu au CE. La compagnie a indiqué à l'AFP avoir manifesté "son intérêt quant aux opérations d'Aigle Azur à Orly" mais n'avoir pas déposé d'offre. Les 9.800 créneaux horaires annuels environ détenus à Orly constituent la pépite de la compagnie.