Après "Comme un million de papillons noirs", l’écrivaine Laura Nsafou et l’illustratrice Barbara Brun publient un nouvel album jeunesse sur la question de la hiérarchisation de la couleur et du dénigrement des peaux foncées, intitulée "Le Chemin de Jada" (éditions Cambourakis).
C’est l’histoire de deux petites filles qui sont des jumelles, Iris et jada. « Les mêmes yeux de chat, le même nez rond, les mêmes longues nattes, le même médaillon… le seul détail qui les distinguait, c’était la couleur de leur peau. » « Celle d’Iris, aussi claire que l’acacia, attirait de nombreux compliments. (…) Celle de Jada, aussi foncée que le cacao, était vue comme un défaut », écrit Laura Nsafou, bien connue sur les réseaux sociaux sous le nom de Mrs. Roots.
Cette histoire, c’est la nôtre, celle de nos sociétés créoles, antillaises et africaines, ou même indiennes et océaniennes. Où l’intériorisation (souvent inconsciente) du racisme occidental et de ses canons de beauté ont engendré le déni de soi-même, le rejet de sa couleur, et ce que l’autrice – de mère martiniquaise et de père congolais – appelle le colorisme.
La thématique du colorisme n’est pas nouvelle. On la trouve notamment magistralement analysée et décryptée par le psychiatre martiniquais Frantz Fanon dans « Peau noire, masques blancs », son premier livre, paru en 1952. Également chez les romanciers afro-américains, en particulier chez Toni Morrison, dans ses romans « Délivrances » et « L’œil le plus bleu ». La question est aussi abordée dans les textes de nombreux écrivains et intellectuels africains.
Plutôt qu’un essai ou roman, Laura Nsafou a choisi de sensibiliser dès l’enfance sur cette problématique, à l'instar de son premier livre, « Comme un million de papillons noirs », qui parlait des cheveux crépus. « J'avais envie de faire un conte, afin de proposer un imaginaire assez ouvert et d'inclure de la magie, tout en abordant une question sociale. Ensuite, aborder le colorisme fait partie d'une sensibilisation face au racisme, mais il reste encore tabou et peu énoncé en France. »
D’une belle écriture poétique et parfois émouvant, « Le Chemin de Jada » est magnifiquement illustré par Barbara Brun, qui avait déjà travaillé avec Laura Nsafou pour son précédent livre. Il faut dorénavant espérer que ce conte connaisse le même succès que le précédent (plus de 10.000 exemplaires vendus), et, comme Jada, "l’enfant de la nuit", qu'il brille de milliers d’étoiles.
► "Le Chemin de Jada", par Laura Nsafou (texte) et Barbara Brun (illustrations) – éditions Cambourakis, 32 pages, 14 euros (à partir de 3 ans).
► Le blog de Laura Nsafou (Mrs. Roots)
Cette histoire, c’est la nôtre, celle de nos sociétés créoles, antillaises et africaines, ou même indiennes et océaniennes. Où l’intériorisation (souvent inconsciente) du racisme occidental et de ses canons de beauté ont engendré le déni de soi-même, le rejet de sa couleur, et ce que l’autrice – de mère martiniquaise et de père congolais – appelle le colorisme.
Elle explique à Outre-mer la 1ere : « Le colorisme est une discrimination basée sur la hiérarchisation des carnations de la peau, qui différencie les individus selon la teinte de leurs peaux, sachant qu'une peau plus claire est considérée comme plus belle.
La thématique du colorisme n’est pas nouvelle. On la trouve notamment magistralement analysée et décryptée par le psychiatre martiniquais Frantz Fanon dans « Peau noire, masques blancs », son premier livre, paru en 1952. Également chez les romanciers afro-américains, en particulier chez Toni Morrison, dans ses romans « Délivrances » et « L’œil le plus bleu ». La question est aussi abordée dans les textes de nombreux écrivains et intellectuels africains.
Plutôt qu’un essai ou roman, Laura Nsafou a choisi de sensibiliser dès l’enfance sur cette problématique, à l'instar de son premier livre, « Comme un million de papillons noirs », qui parlait des cheveux crépus. « J'avais envie de faire un conte, afin de proposer un imaginaire assez ouvert et d'inclure de la magie, tout en abordant une question sociale. Ensuite, aborder le colorisme fait partie d'une sensibilisation face au racisme, mais il reste encore tabou et peu énoncé en France. »
« On identifie souvent ces discriminations sans en connaître le nom. J'avais envie de le mettre en avant dans une histoire pour enfants, et de montrer que cette discrimination peut avoir lieu dans la société, tout comme dans le cercle familial. (Laura Nsafou)
D’une belle écriture poétique et parfois émouvant, « Le Chemin de Jada » est magnifiquement illustré par Barbara Brun, qui avait déjà travaillé avec Laura Nsafou pour son précédent livre. Il faut dorénavant espérer que ce conte connaisse le même succès que le précédent (plus de 10.000 exemplaires vendus), et, comme Jada, "l’enfant de la nuit", qu'il brille de milliers d’étoiles.
► "Le Chemin de Jada", par Laura Nsafou (texte) et Barbara Brun (illustrations) – éditions Cambourakis, 32 pages, 14 euros (à partir de 3 ans).
► Le blog de Laura Nsafou (Mrs. Roots)