Le mouvement social a réuni les différentes communautés qui vivent sur le territoire. Toutes poursuivent le même objectif : améliorer les conditions de vie en Guyane.
Morcelée entre inégalités sociales et particularités ethniques, la Guyane, depuis près de deux semaines que le mouvement social a démarré, cherche, de barrage en manifestation, une identité commune, avec un mantra : "on est tous Guyanais".
La formule, lancée par Jean-Philippe Chambrier, un représentant autochtone vêtu d'une cape traditionnelle, relève du cri du cœur. Autour de lui, sur le rond-point de l'aéroport de Cayenne, où plusieurs camions grumiers et tracteurs bloquent la circulation, les visages reflètent des origines plurielles. "Hmong, Créoles, métros, Bushinengués... On est là pour le même combat", reprend Jean, arboriculteur participant depuis deux semaines au blocage d'une agence publique.
"L'histoire du pays, c'est l'immigration", relève l'anthropologue guyanaise Isabelle Hilaire-Krivsky. Avec 30% de population de nationalité étrangère, la Guyane connaît pourtant des "tensions identitaires quotidiennes", marquées par une "séparation" entre les communautés et de la "xénophobie", note-t-elle. Le mouvement social en cours pourrait peut-être changer la donne. Sur les barrages, des habitants aux origines très diverses jouent ensemble de la musique ou aux dominos. Ils mangent les grillades amenées par des commerçants, et des tartes données par les particuliers. Et boivent à l'unisson. "Ici, tu ne paies pas, sourit un volontaire. À condition que tu ramènes quelque chose le lendemain."
"Toutes les communautés, toutes les composantes du corps social, partagent cette même exaspération et cette envie de faire changer les choses", selon Gauthier Horth, un entrepreneur fortement impliqué dans le mouvement social.Toutes ou presque sont réunies au sein du collectif "Pou la Gwiyann dékolé" (pour que la Guyane décolle), qui pilote le mouvement.
La formule, lancée par Jean-Philippe Chambrier, un représentant autochtone vêtu d'une cape traditionnelle, relève du cri du cœur. Autour de lui, sur le rond-point de l'aéroport de Cayenne, où plusieurs camions grumiers et tracteurs bloquent la circulation, les visages reflètent des origines plurielles. "Hmong, Créoles, métros, Bushinengués... On est là pour le même combat", reprend Jean, arboriculteur participant depuis deux semaines au blocage d'une agence publique.
25 communautés différentes en Guyane
Installés dans les années 1970 en Guyane, après avoir fui le régime communiste au Laos, quelques milliers de Hmong, infiniment moins nombreux que les Bushinengués, les descendants d'esclaves du Suriname, illustrent la diversité de la Guyane, au même titre que les Créoles ou les "métros", Français de métropole. Car la Guyane, territoire d'Amérique du Sud de la taille du Portugal, peuplé d'à peine 250.000 habitants, compte plus de 25 communautés différentes. Dont des Chinois et des Libanais, arrivés au XIXe et XXe siècle, mais aussi des Haïtiens, Surinamiens, Brésiliens... venus plus récemment par les routes clandestines."L'histoire du pays, c'est l'immigration", relève l'anthropologue guyanaise Isabelle Hilaire-Krivsky. Avec 30% de population de nationalité étrangère, la Guyane connaît pourtant des "tensions identitaires quotidiennes", marquées par une "séparation" entre les communautés et de la "xénophobie", note-t-elle. Le mouvement social en cours pourrait peut-être changer la donne. Sur les barrages, des habitants aux origines très diverses jouent ensemble de la musique ou aux dominos. Ils mangent les grillades amenées par des commerçants, et des tartes données par les particuliers. Et boivent à l'unisson. "Ici, tu ne paies pas, sourit un volontaire. À condition que tu ramènes quelque chose le lendemain."
Toutes les strates de la société concernées
Cette "révolution participative", marquée par sa "solidarité", selon Isabelle Hilaire-Krivsky, ne transcende pas que les communautés. Son point de départ, le rejet des manquements sécuritaires, sanitaires ou éducatifs, réunit, de l'aveu général, tous les Guyanais, quelles que soient leurs classes sociales."Toutes les communautés, toutes les composantes du corps social, partagent cette même exaspération et cette envie de faire changer les choses", selon Gauthier Horth, un entrepreneur fortement impliqué dans le mouvement social.Toutes ou presque sont réunies au sein du collectif "Pou la Gwiyann dékolé" (pour que la Guyane décolle), qui pilote le mouvement.