Biennale de Venise : la "sacrée aventure" de Julien Creuzet, premier Ultramarin choisi pour représenter la France

"Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune". Cette citation, qui n'est autre que le nom que le plasticien martiniquais a donné à son exposition au pavillon France de la Biennale de Venise, résonne à travers les ruelles historiques de la Sérénissime.

À 38 ans, celui qui est né au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et qui a grandi en Martinique, a choisi de conjuguer ses multiples influences, de la culture vaudoue aux tonalités musicales martiniquaises. Et même s'il n'y a pas de lien direct entre elles, Julien Creuzet continue, à travers ses expositions, de faire le pont entre tous les arts : chants, peintures, sculptures ou encore découvertes sensorielles. Une palette d'œuvres aux inspirations infinies, nées de ses paysages d'enfances, sur le sable, face au rocher du Diamant.

Poésie, musicalité et mouvement

Choisi à l'unanimité pour représenter la France à la 60ᵉ Biennale de Venise, l'artiste plasticien ne fait que confirmer son omniprésence sur la scène artistique internationale. Le Martiniquais, fier de ses origines, raconte sa "sacrée aventure" sur les terres italiennes, pour l'une des expositions d'art les plus iconiques au monde.

Outre-mer la 1ʳᵉ : La Biennale de Venise est très symbolique pour un artiste. Que ressentez-vous ici en Italie, dans ce lieu rempli d'histoire ?

Julien Creuzet : Cela fait un mois que je suis là, je suis toutes les étapes de la conception de l’exposition. C’est une sacrée aventure. La première fois que je suis venu à Venise, c’était avec les Beaux-Arts, j’étais plus jeune. Là, j’ai eu un autre rapport, j’ai eu besoin de me connecter avec l’histoire de Venise, ses musées et sa culture. Il y a des choses que j’avais besoin de voir et de comprendre pour pouvoir tisser des ponts entre l’archipel vénitien et la Caraïbe.

Que représente Venise pour un artiste ? 

Cette ville, c’est un grand musée. La moindre pierre, tout est protégé. On peut le voir rien qu’avec le nombre incroyable de palais. Mais cette ville est aussi intéressante, car elle représente le lieu d’un grand rendez-vous. C’est un rassemblement pour pouvoir célébrer ce que les artistes ont fait depuis plus d’un siècle.

Après cette étape aussi importante, qu'allez-vous faire ? 

Plus jeune, je n’imaginais pas être un artiste représentant la France ainsi que le pavillon français à la Biennale de Venise. Je continue à cultiver ma naïveté le plus longtemps possible. J’ai juste envie de faire de mon mieux, d’aller à l’atelier, de prendre beaucoup de plaisir à réfléchir à la façon dont des œuvres peuvent partager un imaginaire fort pour les autres.

Suivez Julien Creuzet à Venise dans ce reportage de Nathalie Sarfati et Denis Rousseau Kaplan :

La 60ᵉ Biennale d'Art de Venise 2024, qui se tient du 20 avril au 24 novembre 2024, sera l'occasion de découvrir Julien Creuzet, un artiste contemporain complet, touche à tout, qui met en lumière la diversité des richesses caribéennes.