Les membres d'une tribu indigène au coeur de l'Amazonie brésilienne ont bloqué une route pour réclamer l'autorisation de l'orpaillage sur leur territoire, espérant obtenir une nouvelle source de revenus, malgré les risques pour l'environnement.
•
La route BR-163 a été bloquée cinq jours durant par plusieurs centaines d'orpailleurs et de membres de la tribu Munduruku, dans l'Etat du Para (nord), empêchant le passage de centaines de camions remplis de soja, de maïs ou d'essence. Le blocage a été levé vendredi après-midi, après que le gouvernement Bolsonaro s'est engagé à rencontrer des représentants des manifestants lundi à Brasilia.
"On veut juste que l'orpaillage soit légalisé", ajoute-t-il. Les tribus indigènes qui autorisent l'orpaillage sur leurs terres perçoivent 10% des gains, ont expliqué les manifestants à l'AFP. "Les orpailleurs sont les seuls qui aident les gens qui n'ont pas de boulot", assure Carlos Augusto Cabace, un des chefs de la tribu Munduruku. "Quand ils arrivent à extraire 20 ou 30 grammes d'or, ça nous rapporte beaucoup d'argent", poursuit-il.
"Ces Munduruku (qui défendent l'orpaillage) sont complétement malades", dit à l'AFP Alessandra Korap Munduruku, leader de la plus proche, à 600 km de là. "Ils sont manipulés par les orpailleurs, qui sont en train de détruire le territoire Munduruku", déplore-t-elle.
"Nous, on n'a rien à voir avec tous leurs problèmes", se plaint Miguel Arcanjo, chauffeur de 58 ans, qui a passé deux jours bloqué près de Moraes Almeida avec son camion rempli de maïs. "Quand ils bloquent la route, c'est nous qui en payons le prix", renchérit Charles Leandro de Carvalho, 36 ans. "Si on arrête les camions, on arrête le Brésil", conclut-il, faisant allusion à la grève des camionneurs qui avait paralysé l'approvisionnement du pays pendant une dizaines de jours fin mai 2018, causant des préjudices économiques colossaux et affectant le quotidien de millions de Brésiliens.
"Beaucoup d'argent"
Le président d'extrême droite s'est toujours montré ouvert à l'exploration minière dans les territoires indigènes, où elle est strictement interdite afin de préserver l'environnement et le mode de vie traditionnel des tribus autochtones. Mais certaines d'entre elles ne l'entendent pas de cette manière. "Les orpailleurs sont ceux qui détruisent le moins l'environnement", affirme à l'AFP Gilson Speare, chercheur d'or depuis 12 ans."On veut juste que l'orpaillage soit légalisé", ajoute-t-il. Les tribus indigènes qui autorisent l'orpaillage sur leurs terres perçoivent 10% des gains, ont expliqué les manifestants à l'AFP. "Les orpailleurs sont les seuls qui aident les gens qui n'ont pas de boulot", assure Carlos Augusto Cabace, un des chefs de la tribu Munduruku. "Quand ils arrivent à extraire 20 ou 30 grammes d'or, ça nous rapporte beaucoup d'argent", poursuit-il.
Manipulation
Mais ce point de vue est loin de faire l'unanimité chez les populations indigènes, y compris au sein de la tribu Munduruku, où certains sont farouchement opposés à l'orpaillage ou toute exploration minière. Selon eux, les orpailleurs illégaux envahissent leurs terres, les menacent, faisant parfois usage de la violence, polluent les rivières avec le mercure et dévastent la forêt."Ces Munduruku (qui défendent l'orpaillage) sont complétement malades", dit à l'AFP Alessandra Korap Munduruku, leader de la plus proche, à 600 km de là. "Ils sont manipulés par les orpailleurs, qui sont en train de détruire le territoire Munduruku", déplore-t-elle.
Incendies
Le blocage de la route a eu lieu au moment où les feux de forêt sont en pleine recrudescence en Amazonie, suscitant de vives inquiétudes de la communauté internationale et occasionnant des passes d'armes entre le président d'extrême droite Jair Bolsonaro et des leaders européens, notamment le président français Emmanuel Macron.
Le Para est un des Etats les plus affectés par ces incendies, le plus souvent d'origine volontaire, pour défricher des zones déboisées. Cette semaine, près de l'endroit où la route a été bloquée, on pouvait voir des flammes au loin et d'épaisses colonnes de fumée avec une odeur de brûlé."On paie le prix"
La route BR-163 est empruntée par des milliers de véhicules chaque jour, transportant des céréales de Sinop, pôle agricole situé dans l'Etat de Mato Grosso, vers les ports fluviaux de Santarem ou Miritituba. De nombreux chauffeurs routiers ont passés plusieurs jours totalement à l'arrêt dans le bouchon qui s'était formé sur plusieurs kilomètres pendant le blocage."Nous, on n'a rien à voir avec tous leurs problèmes", se plaint Miguel Arcanjo, chauffeur de 58 ans, qui a passé deux jours bloqué près de Moraes Almeida avec son camion rempli de maïs. "Quand ils bloquent la route, c'est nous qui en payons le prix", renchérit Charles Leandro de Carvalho, 36 ans. "Si on arrête les camions, on arrête le Brésil", conclut-il, faisant allusion à la grève des camionneurs qui avait paralysé l'approvisionnement du pays pendant une dizaines de jours fin mai 2018, causant des préjudices économiques colossaux et affectant le quotidien de millions de Brésiliens.