Le groupe brésilien Vale va tirer un trait sur 250 millions de dollars (plus de 26 milliards Fcfp) de dette des provinces de Nouvelle-Calédonie, actionnaires de son usine de nickel dans l'île.
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"Désormais, on peut sereinement poursuivre notre collaboration avec Vale", a déclaré à la presse Philippe Michel, président de la Province sud alors que ce dossier empoisonne depuis plusieurs années les relations entre l'industriel et les pouvoirs publics calédoniens.
L'affaire remonte à 2005 lorsque les trois provinces de Nouvelle-Calédonie sont entrées à hauteur de 5% dans le capital du projet d'usine métallurgique de nickel à Goro (sud) du Canadien Inco, racheté ensuite par Vale.
Les parts des trois collectivités sont portées par la SPMSC (Société de participation minière du sud calédonien) et financées par un prêt bancaire, que les futurs dividendes de l'usine doivent absorber. Son coût est alors évalué à 1,9 milliard de dollars.
Mais en raison de problèmes techniques et d'une hostilité des communautés locales, le projet prend du retard et son prix flambe, estimé aujourd'hui à près de 8 milliards de dollars.
Les collectivités ne parviennent ni à honorer leurs traites, ni à répondre aux appels de fonds, payés à leur place par l'industriel.
"On aura encore une dette résiduelle d'environ 100 millions de dollars, sans intérêt et remboursable grâce aux dividendes futurs", s'est félicité M. Michel.
L'usine en a produit 32.500 tonnes l'an dernier ainsi que 1.662 tonnes de cobalt.
Pour cet investissement, Vale Canada a aussi restructuré la dette de sa filiale Vale NC. "L'entreprise était obligée d'assainir sa situation comptable si elle veut obtenir de Bercy la défiscalisation de son projet Lucy et des prêts bancaires", selon une source proche du dossier.
Reportage Olivier Joneman et Michel Bouilliez
Deux ans de négociations
L'accord a été conclu après deux ans de négociations avec Vale NC et surtout Vale Canada, qui chapeaute les activités nickel du géant minier brésilien.L'affaire remonte à 2005 lorsque les trois provinces de Nouvelle-Calédonie sont entrées à hauteur de 5% dans le capital du projet d'usine métallurgique de nickel à Goro (sud) du Canadien Inco, racheté ensuite par Vale.
Les parts des trois collectivités sont portées par la SPMSC (Société de participation minière du sud calédonien) et financées par un prêt bancaire, que les futurs dividendes de l'usine doivent absorber. Son coût est alors évalué à 1,9 milliard de dollars.
Mais en raison de problèmes techniques et d'une hostilité des communautés locales, le projet prend du retard et son prix flambe, estimé aujourd'hui à près de 8 milliards de dollars.
Les collectivités ne parviennent ni à honorer leurs traites, ni à répondre aux appels de fonds, payés à leur place par l'industriel.
Une dette plus conforme aux prévisions de 2005
"L'enjeu des discussions a consisté à convaincre Vale Canada de ramener la dette de SPMSC à un niveau conforme aux prévisions de 2005", a déclaré M. Michel. La dette de la SPMSC de 347 millions de dollars a ainsi été amputée de 250 millions de dollars."On aura encore une dette résiduelle d'environ 100 millions de dollars, sans intérêt et remboursable grâce aux dividendes futurs", s'est félicité M. Michel.
600 millions de dollars investis à Goro
Cet accord intervient alors que Vale a décidé en décembre d'investir 600 millions de dollars à Goro dans le stockage des résidus à sec, projet Lucy, et qu'il mise sur le marché des batteries des voitures électriques pour vendre sa production d'oxyde de nickel.L'usine en a produit 32.500 tonnes l'an dernier ainsi que 1.662 tonnes de cobalt.
Pour cet investissement, Vale Canada a aussi restructuré la dette de sa filiale Vale NC. "L'entreprise était obligée d'assainir sa situation comptable si elle veut obtenir de Bercy la défiscalisation de son projet Lucy et des prêts bancaires", selon une source proche du dossier.
Reportage Olivier Joneman et Michel Bouilliez