Bulletin du nickel : les cours mondiaux en hausse dans un environnement incertain

Le Millenium Bridge à Londres, en acier inoxydable ACERINOX et nickel SLN 25 ERAMET. Il enjambe la Tamise et rejoint le quartier financier de la City.
Le nickel, dont la Nouvelle-Calédonie est l'un des grands producteurs mondiaux, a progressé sur l'ensemble de la semaine au London Metal Exchange (LME), se remettant des pertes enregistrées en raison de la crise bancaire qui a éloigné les investisseurs des matières premières. Mais son élan a été freiné par des annonces du LME concernant les échanges et des doutes sur le véritable indice de référence.

Le métal avait entamé la semaine en forte hausse, l'appétit pour les actifs à risque des investisseurs faisant son retour à mesure que l'accalmie dans le secteur bancaire s'installait.

Jeudi, la Bourse des métaux de Londres a présenté un plan d'action concernant les échanges de nickel, "face aux faibles niveaux de liquidité, ainsi qu'à la réduction drastique des stocks", explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

Le LME prévoit d'élargir la gamme de nickel acceptée par la Bourse, ce qui devrait permettre de remplir considérablement ses entrepôts et "exercer une pression sur le prix du nickel", poursuit l'analyste.

"On ne sait toujours pas quand ces mesures seront mises en œuvre, car elles doivent d'abord faire l'objet d'une phase de consultation", précise Commerzbank, en réponse à l'AFP.

La semaine passée, le LME avait annoncé la reprise des échanges de nickel aux horaires de marché asiatiques, un autre pas vers "l'augmentation de la liquidité", et ainsi "la réduction du risque de nouvelles fluctuations excessives des prix", rappelle Thu Lan Nguyen.

La réputation de la bourse londonienne des métaux avait été ternie l'an dernier, peu après le début de la guerre en Ukraine, lorsque les cours du nickel avaient brièvement dépassé les 100.000 dollars la tonne, contre leur fourchette de prix habituelle autour des 25.000 dollars.

Ces transactions avaient par la suite été annulées et le LME avait tenté tant bien que mal de contenir la volatilité des cours.

Une hausse mais des doutes

De son côté, la revue du marché des métaux de Shanghai (SMM) a évoqué la timide reprise de la demande sur le marché des véhicules électriques pour expliquer la bonne tenue du nickel cette semaine.

En revanche, SMM considère le prix du sulfate de qualité batterie comme ayant le plus de potentiel de baisse en raison de la forte hausse prévue de la production indonésienne. Sans pouvoir exclure à l‘avenir un alignement baissier du cours officiel du nickel sur celui du sulfate.

L’analyste Ian Roper, a confirmé, concernant l’évolution des cours du nickel à la Bourse des métaux de Londres (LME) : "Maintenant, tout tourne autour du sulfate de nickel (…) et d’une offre de plus en plus élevée en provenance d’Indonésie."

L’institut géologique des Etats-Unis (USGS) a estimé que la production de nickel en Indonésie a augmenté de 54 % en 2022 pour atteindre 1,6 million de tonnes.

En attendant, "le nickel a enregistré cette semaine le profil de demande le plus positif depuis le 9 février 2023", a conclu l’analyste Al Munro de Marex.

Vers 16H30 GMT (03H30 à Nouméa) vendredi 31/03/2023, la tonne de nickel sur le LME pour livraison dans trois mois s'échangeait à 23.786 dollars (+2,53%) contre 23.468 dollars le vendredi précédent à la même heure.