"C'est indécent" : à Mayotte, la Confédération paysanne demande davantage d'aides pour les agriculteurs

Durement touché par le passage du cyclone Chido, un agriculteur reconstruit un enclos à vaches avec des tôles dans le village de Bandraboua à Mayotte, le 4 janvier 2025.
La Confédération paysanne, syndicat agricole à la tête de la chambre d'agriculture de Mayotte, a demandé mercredi 8 janvier davantage d'aides pour les agriculteurs mahorais touchés par le cyclone Chido.

Alors que le ministre des Outre-mer Manul Valls vient à peine de présenter à la presse le projet de loi d'urgence pour Mayotte, les agriculteurs montent au créneau pour bénéficier d'aides. 

"La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, que nous avons rencontrée ce (mercredi) matin, évoquait une aide de 1.000 euros pour chaque ferme. Ce n'est pas assez pour relancer la production locale", a estimé Christophe Van Hoorne, référent pour l'Outre-mer à la Confédération paysanne, lors d'une conférence de presse, ce mercredi 8 janvier.

Le syndicat agricole, qui est à la tête de la chambre d'agriculture de Mayotte, a demandé davantage d'aides. "La demande légitime" des agriculteurs mahorais touchés par le cyclone Chido, "c'est 1.000 euros par ferme par mois, pour pouvoir tenir au moins l'année", a relayé Christophe Van Hoorne.

Remise en état des 3.300 fermes

"Imaginez-vous qu'on dise à n'importe quel autre département français, dont toute l'agriculture aurait été détruite par un cyclone, qu'on leur donne juste 1.000 euros ? C'est indécent", a également estimé mercredi Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole en France derrière la FNSEA et la Coordination rurale.

Le syndicat, classé à gauche, a également défendu une prise en charge à 100 % par l'État de la reconstruction et de la remise en état des "3.300 fermes locales" mahoraises, durement touchées par le cyclone Chido.

"Les bâtiments d'élevage sont tombés, les tôles sont parties, les animaux sont morts : il y a tout ce matériel et ce système de production à remettre en place", a souligné le référent pour l'Outre-mer.

"Le gouvernement n'a pas rassuré"

Par ailleurs, "Mayotte a besoin de plants, et il ne pourra pas compter sur ceux de la métropole, inadaptés à la situation locale. Le gouvernement va devoir anticiper la production de plants dans les territoires alentours, et ne nous a pas rassurés sur ce point", a-t-il précisé.

"Il faut rapidement que Mme Genevard se rende à Mayotte", a appelé Christophe Van Hoorne. La campagne pour les élections des chambres d'agriculture, qui dessineront le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles, a débuté mardi en France.

L'élection à Mayotte, seule chambre d'agriculture dirigée par la Confédération paysanne, a été reportée "d'un ou deux ans" par le préfet, avait indiqué fin décembre la porte-parole du syndicat.

Avec son passage sur l'archipel le 14 décembre dernier, Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé la mort d'au moins 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon le dernier bilan publié par les autorités.