"C'est vraiment désolant de voir son pays sombrer dans une telle violence" : en Guadeloupe, les jeunes de la communauté haïtienne préoccupés

Les jeunes en Guadeloupe s'inquiétent de la situation à Haïti ©Outre-mer la 1ère
Alors qu'Haïti est toujours plongée dans le chaos sous l'emprise de gangs armés, les ressortissants ont les yeux rivés sur leur île notamment ces jeunes lycéens Guadeloupéens. Ils nous font part de leurs inquiétudes face à l'escalade de violence et la menace d'une guerre civile tout en gardant l'espoir d'une amélioration de la situation.

Valentina a 17 ans, elle est en Terminale, née en Guadeloupe elle est d'origine haïtienne par sa mère et suit de très près l'évolution du conflit haïtien. Une crise qui prend la forme d'une guerre civile qui la touche au plus profond d'elle-même.

Il y a un cousin de ma mère qui a été tué il y a des années par un gang. J'ai surtout de la colère vis-à-vis de Jimmy Chérizier qui pour moi profite de la situation pour s'accaparer le pouvoir, il ne se bat pas pour une cause noble mais juste à des fins personnelles.

Valentina Rimbon, élève de Terminale d'origine haïtienne 

L'homme dont elle parle, Jimmy Chérizier, est aussi appelé "Barbecue" parce qu'il brûle ses ennemis. Cet ancien policier converti en chef du principal gang sème le chaos sur l'île.

Jouselie est née en Haiti. Elle a été durant toute son enfance bercée par la culture haïtienne mais face à l'escalade de la violence, elle essaie de sensibiliser ses amis. 

On partage les mêmes avis dans le sens ou c'est vraiment désolant de voir son pays sombrer dans une telle violence, de savoir qu'on va peut-être recevoir un appel disant qu'une personne de notre famille est morte, mais on essaie de tenir le coup, on essaie de rester positif.

Jouselie Edwige élève de Terminale d'origine haïtienne 

Des témoignages touchants, un passé tragique sur lequel ces jeunes ont su développer leur propre analyse. 

Alydard, elle, n'a pas grandi en Haiti, elle a découvert le pays bien avant la crise et espère que la "perle des Antilles" redeviendra ce qu'elle était. 

Avant c'était un pays accueillant, j'espère, je prie, pour que ça redevienne comme avant. 

Alydard Fortereux, élève de Terminale d'origine haïtienne

Un message plein d'espoir pour le salut d'une communauté et d'un peuple antillais déchiré par la violence. En 2023, selon l'ONU, 5000 personnes ont été tuées en Haiti. 

Un reportage de Victor Peres-Boucheron et W. Phobere de Guadeloupe la 1ère.

Retrouvez ici notre journal outremer.l'info du mardi 19 mars 2024 présenté par Kessi Weishaupt-Tahi, également diffusé sur France 3 à 11h50.