Atteinte d'une myopathie, Nadiège s'estime "prisonnière" de son appartement inadapté à son lourd handicap. Les nombreuses demandes adressées depuis 10 ans pour obtenir une ULS (unité de logement spécialisé) n'aboutissent pas. Lassée, elle a décidé d'assigner en justice son bailleur.
Allongée dans un lit médicalisé installé dans le salon, Nadiège s'estime aujourd'hui "prisonnière" d'un appartement qui n'est plus du tout adapté à son handicap. Cette ancienne puéricultrice de 44 ans, originaire de Fort-de-France en Martinique, est atteinte de myopathie et d’insuffisance respiratoire chronique. Depuis 2001, elle habite dans un deux pièces de la RIVP (la Régie immobilière de la ville de Paris, 2e bailleur social de la capitale) du quartier de Bercy à Paris.
La chambre trop petite ne peut accueillir son lit médicalisé, le matériel médical ou encore son fauteuil. "Lors des interventions du SAMU, ils ne peuvent même pas tenir à 3 dans la pièce avec le minimum de matériel qui leur serait utile pour me secourir rapidement", déplore t-elle. Nadiège est contrainte de vivre dans le salon qui donne sur l'extérieur et l'expose aux nuisances sonores.
La mauvaise configuration de la salle de bain et des sanitaires empêche également les infirmiers et les auxiliaires de vie de travailler dans de bonnes conditions. "Les soins me sont donnés au même endroit où je reçois les livreurs, les invités... Et faire des soins dans un lieu infecté de microbes peut entraîner une septicémie fatale", affirme désabusée Nadiège qui ajoute, "je suis privée de rééducation périnéale par le kinésithérapeute du fait que les WC ne soient pas aux normes handicapés." Depuis 2005 et la dégradation sensible de son état de santé, Nadiège estime qu'elle vit "dans des conditions que ma famille, les équipes médicales et paramédicales ou mes voisins qualifieraient d'inhumaines et indignes « au pays des droits de l’homme »".
Pour compléter ce tableau déjà bien sombre, Nadiège indique que "les portes de l'immeuble non domotisées restreignent mes entrées et sorties. Je dois attendre pendant des heures sur le trottoir qu'une bonne main veuille bien m’aider à rentrer. De plus, les stores qui ne sont pas non plus domotisés me contraignent à rester dans le noir et je suis obligé de garder la porte d’entrée de mon appartement ouverte pour les équipes médicales et paramédicales, mes amis, les livreurs..."
Nadiège regrette qu'on ne lui propose que des appartements avec des chambres ou des salles de bains trop petites ou qui donnent sur la rue, ce qui est incompatible avec sa neuropathie chronique et le lourd traitement médicamenteux puisqu’il faut beaucoup de calme et de repos. "Mon bailleur me dit qu’il a des ULS (unités de logement spécialisé) qui sont bien plus grands que d’autres bailleurs, mais qu’ils ne sont pas libres et que cela pourrait durer encore quelques années."
Il y a deux ans, Nadiège a visité un appartement qui correspondait parfaitement à son handicap et dont le loyer correspondait à son budget. "Malheureusement on l’a donné à quelqu’un d’autre en me précisant que je n’avais pas d’enfants". Désabusée, Nadiège a demandé à son assureur d’assigner son bailleur en justice. Elle a également lancé une pétition en forme d’appel au secours sur Internet. Elle totalisait ce mardi plus de 4 615 signatures.
Quand j'étais valide et en pleine forme, c’était un appartement que j’affectionnais particulièrement avec des voisins agréables. Malheureusement, la dégradation de mon état de santé me contraint pour des raisons de vie et de mort à solliciter de toute urgence un autre appartement adapté à mon handicap.
Des conditions de vie "inhumaines"
La chambre trop petite ne peut accueillir son lit médicalisé, le matériel médical ou encore son fauteuil. "Lors des interventions du SAMU, ils ne peuvent même pas tenir à 3 dans la pièce avec le minimum de matériel qui leur serait utile pour me secourir rapidement", déplore t-elle. Nadiège est contrainte de vivre dans le salon qui donne sur l'extérieur et l'expose aux nuisances sonores. La mauvaise configuration de la salle de bain et des sanitaires empêche également les infirmiers et les auxiliaires de vie de travailler dans de bonnes conditions. "Les soins me sont donnés au même endroit où je reçois les livreurs, les invités... Et faire des soins dans un lieu infecté de microbes peut entraîner une septicémie fatale", affirme désabusée Nadiège qui ajoute, "je suis privée de rééducation périnéale par le kinésithérapeute du fait que les WC ne soient pas aux normes handicapés." Depuis 2005 et la dégradation sensible de son état de santé, Nadiège estime qu'elle vit "dans des conditions que ma famille, les équipes médicales et paramédicales ou mes voisins qualifieraient d'inhumaines et indignes « au pays des droits de l’homme »".
Démarches sans résultat
Ces nombreuses démarches pour sensibiliser sur ses conditions de vie, les tentatives auprès de son bailleur social pour la réfection des travaux ou encore les nombreuses démarches auprès des services sociaux sont restés jusqu'ici sans résultat. "Actuellement, mon appartement ne respecte aucune norme pour les personnes handicapées."Pour compléter ce tableau déjà bien sombre, Nadiège indique que "les portes de l'immeuble non domotisées restreignent mes entrées et sorties. Je dois attendre pendant des heures sur le trottoir qu'une bonne main veuille bien m’aider à rentrer. De plus, les stores qui ne sont pas non plus domotisés me contraignent à rester dans le noir et je suis obligé de garder la porte d’entrée de mon appartement ouverte pour les équipes médicales et paramédicales, mes amis, les livreurs..."
Une pétition en forme d'appel au secours
Plusieurs appartements adaptés lui ont été proposés, mais malheureusement, "l'évaluation du volume de matériel médical dont je dispose n'a pas été prise en compte (cuves d’oxygène, extracteur, aspirateur de mucosité, fauteuils, lève malade, ventilation assistée, étagères pour les nombreux médicaments et matériel qu’utilisent les équipes médicales/paramédicales, pied à perfusion...)"Nadiège regrette qu'on ne lui propose que des appartements avec des chambres ou des salles de bains trop petites ou qui donnent sur la rue, ce qui est incompatible avec sa neuropathie chronique et le lourd traitement médicamenteux puisqu’il faut beaucoup de calme et de repos. "Mon bailleur me dit qu’il a des ULS (unités de logement spécialisé) qui sont bien plus grands que d’autres bailleurs, mais qu’ils ne sont pas libres et que cela pourrait durer encore quelques années."
Il y a deux ans, Nadiège a visité un appartement qui correspondait parfaitement à son handicap et dont le loyer correspondait à son budget. "Malheureusement on l’a donné à quelqu’un d’autre en me précisant que je n’avais pas d’enfants". Désabusée, Nadiège a demandé à son assureur d’assigner son bailleur en justice. Elle a également lancé une pétition en forme d’appel au secours sur Internet. Elle totalisait ce mardi plus de 4 615 signatures.