Le Canard Enchaîné de ce mercredi 8 novembre s'intéresse au lobbying parlementaire mené par une ancienne collaboratrice de Jean-Philippe Nilor : sous la précédente mandature elle cumulait deux fonctions, assistante parlementaire et directrice d'un cabinet de lobbying.
Ce mercredi, en page 3, Le Canard Enchaîné décrit le mélange des genres auquel se serait livrée sous la précédente mandature parlementaire Marjolaine Milome-Noiran, une ex-collaboratrice du député de Martinique Jean-Philippe Nilor. Selon le journal satirique, lorsqu'elle était collaboratrice de député, elle dirigeait dans le même temps Marjo Consulting, un cabinet de lobbying, qui avait notamment pour client l'ACCIOM, l'Association des Chambres de Commerce et d'Industrie des Outre-mer.
La collaboratrice serait également intervenue via un courrier signé du député Jean-Philippe Nilor, pour tenter de faire entrer au Conseil Économique, Social et Environnemental le président de l'Association de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Outre-mer, qui était donc par ailleurs un client de sa société de lobbying.
"Je n'ai jamais été au courant des activités annexes de cette ex-collaboratrice", précise encore le député qui explique que dans leurs contrats, les collaborateurs parlementaires s'engagent à signaler par écrit leurs éventuelles autres activités, ce qui n'a pas été le cas. "Si les faits reprochés sont avérés, poursuit Jean-Philippe Nilor, il doit y avoir une action judiciaire en cours".
Enfin, le député de Martinique regrette de ne pas avoir été contacté par Le Canard Enchaîne avant la publication de cet article. "Dès que ce genre de presse s'intéresse aux élus des Outre-mer, c'est toujours caricatural, avec une forme de mépris", affirme-t-il.
Amendements payants
Documents à l'appui (des factures de décembre 2015 sous l'entête Marjo Consulting), le Canard explique que la société de la collaboratrice parlementaire facturait le dépôt d'amendements parlementaires, ainsi que des courriers adressés à plusieurs membres du gouvernement. Plusieurs autres prestations, notamment un dîner en présence de plusieurs parlementaires, auraient été facturés par Marijo Consulting. En juin 2015, elle aurait oeuvré pour qu'un amendement soit adopté, afin que la gestion du registre du commerce soit confiée dans les Outre-mer, à titre expérimental, aux CCI.La collaboratrice serait également intervenue via un courrier signé du député Jean-Philippe Nilor, pour tenter de faire entrer au Conseil Économique, Social et Environnemental le président de l'Association de la Chambre de Commerce et d'Industrie des Outre-mer, qui était donc par ailleurs un client de sa société de lobbying.
En Marche
Enfin, Le Canard souligne que lors de la campagne présidentielle de 2017, la collaboratrice du député s'est "mis en tête d'animer la campagne d'En Marche ! pour les Ultramarins résidant en métropole". Le journal précise avoir tenté de contacter cette ex-collaboratrice parlementaire, mais qu'elle n'a pas souhaité répondre.Réaction de Jean-Philippe Nilor
Contacté ce mercredi matin par La1ere.fr, le député Jean-Philippe Nilor précise que cette ex-collaboratrice a travaillé à ses côtés durant cinq mois, de juin à juillet 2015, puis de septembre à fin décembre 2015. Il explique ne pas avoir parrainé ni participé au dîner dont il est question. "Je ne suis pas un élu sensible au lobbying", affirme-t-il. Le transfert de la gestion des registres du commerce aux CCI "est une bonne chose, je n'ai pas besoin de lobby pour le savoir et soutenir cette mesure"."Je n'ai jamais été au courant des activités annexes de cette ex-collaboratrice", précise encore le député qui explique que dans leurs contrats, les collaborateurs parlementaires s'engagent à signaler par écrit leurs éventuelles autres activités, ce qui n'a pas été le cas. "Si les faits reprochés sont avérés, poursuit Jean-Philippe Nilor, il doit y avoir une action judiciaire en cours".
Enfin, le député de Martinique regrette de ne pas avoir été contacté par Le Canard Enchaîne avant la publication de cet article. "Dès que ce genre de presse s'intéresse aux élus des Outre-mer, c'est toujours caricatural, avec une forme de mépris", affirme-t-il.