En Martinique, le cancer de la prostate représente plus de 55 % des cancers masculins. Chaque année presque 600 hommes découvrent cette tumeur maligne. S'il n'existe aucune campagne de dépistage organisée, la démarche individuelle est très encouragée par les médecins.
Mais ce cancer touchant à la sexualité masculine, beaucoup d'hommes préfèrent ne pas savoir.
Alors qu'une prise de sang suffit, peu d'hommes se font dépister. En témoignent les réponses données par des hommes lors d'un micro-trottoir :
- "Je vais le faire. J'ai déjà fait la demande mais j'ai attendu trop longtemps ", reconnaît un homme.
-"J'ai peur d'y aller" avoue un autre.
-"Je l'ai déjà fait (le dépistage). Je pense que je dois aller voir mon médecin" répond un troisième.
L'association Cyparis, récemment créée, entend briser le tabou. Elle a pour but de soutenir les hommes atteints de cancer et leurs proches et d'informer, de sensibiliser et de faire de la prévention sur l'ensemble des cancers au masculin en priorité, mais aussi sur les questions des effets secondaires et du parcours de soins.
Le chef d'entreprise, Philippe Soundorom, en est un membre actif. À seulement 53 ans, on lui a diagnostiqué un cancer de la prostate. Il est aujourd’hui guéri et jeune marié et souhaite désormais fédérer les hommes autour d'une lutte commune contre la tumeur la plus commune chez les Martiniquais.
C'est vrai que cela fout un coup au moral. Mais quand on est entouré, quand on décide de se battre, d'aller de l'avant, les choses vont beaucoup mieux, voire même très bien.
Philippe Soundorom, membre de l'association Cyparis
La Martinique est le territoire français où le cancer de la prostate se soignerait le mieux. Avec le deuxième taux d'incidence le plus élevé du monde, ses médecins ont développé une expertise.
Selon les chiffres des registres des cancers de la Martinique, après cinq ans, le taux de survie est de 98%.
Un reportage de Corinne Jean-Joseph et François Marlin de Martinique la 1ère.
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