220 cas pour 100 000 habitants aux Antilles, contre 90 cas dans l’Hexagone : le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes qui vivent en Guadeloupe et en Martinique. Si le facteur génétique et la forte prévalence de la maladie dans les populations d’origine africaine ont déjà été démontrée, il est désormais reconnu que le pesticide chlordécone peut également favoriser ce cancer. C’est pourquoi le cancer de la prostate figure désormais au tableau du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides.
Quand la chlordécone a-t-il été utilisé aux Antilles ?
Le chlordécone a été utilisé dans les bananeraies de la Guadeloupe et de la Martinique entre 1973 et 1993. Puis il a été interdit car il s’est avéré dangereux pour la santé des personnes exposées à la molécule.
Mais le pesticide a continué de contaminer les sols et l’eau et lorsque les habitants mangent de la viande, des légumes ou des poissons, ils peuvent ingérer la molécule.
Les effets du chlordécone sur la santé
Le chlordécone est considéré comme un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire qu’il peut interférer dans le fonctionnement des organes qui produisent des hormones.
Chez l'homme, la prostate stocke l’urine et participe à la fabrication du sperme. Or, des études ont montré que le chlordécone augmente le risque de développer un cancer de la prostate. Surtout chez les hommes présentant un facteur héréditaire de la maladie, c’est-à-dire si, par exemple, leur père ou un de leurs frères a déjà eu un cancer de la prostate. La présence de chlordécone dans l’organisme peut également faire rechuter une personne qui a déjà eu ce type de cancer par le passé.
Le chlordécone ne touche pas que les hommes
Les conséquences sanitaires du chlordécone concernent d’autres pathologies que le cancer de la prostate. Des études ont également révélé, entre autres, des problèmes de développement neurologique chez certains enfants exposés à la molécule.