En 2021, l’enquête Baromètre Santé de Santé publique France a interrogé 23 661 adultes sur leurs usages de cannabis. Un peu moins de la moitié d’entre eux (47,3 %) déclarent avoir fumé au moins une fois dans leur vie du cannabis. Si la part des usagers dans l’année en 2021 est demeurée stable depuis 2017, les usages au cours du dernier mois sont en baisse.
Une consommation marquée selon le territoire
Les niveaux d’expérimentation et d’usage de cannabis dans les régions révèlent un territoire contrasté. Dans l'hexagone, le Centre-Val de Loire, les Hauts-de-France et l’Île-de-France présentent une moindre diffusion du cannabis.
Dans les Outre-mer, on observe une expérimentation moindre du cannabis, avec des différences très marquées avec la moyenne hexagonale.
L'OFDT différencie cinq niveaux d'usage de cannabis :
- l'expérimentation, soit l'usage d'au moins une fois au cours de la vie
- l'usage dans l'année, au moins une fois dans les 12 mois précédant l'enquête
- l'usage dans le mois, au moins une fois dans le mois précédant l'enquête
- l'usage régulier : au moins une fois dans les 10 jours précédant l'enquête
- l'usage quotidien : au moins une fois par jour
Une consommation plus intensive dans les Outre-mer
Globalement, la tendance est la suivante : il y a moins de consommateurs annuels ou au stade d'expérimentation sur les territoires ultramarins que sur l'Hexagone. Néanmoins, les consommations dans les Outre-mer sont plus fréquentes et intensives. Ces dernières se rapprochent des valeurs de la région PACA et Occitanie.
Dans les Antilles comme en Guyane, 30 % des expérimentateurs ont consommé du cannabis dans l’année, contre un peu plus de 20 % dans l'Hexagone. De même, environ 40 % des consommateurs
dans l’année ont fumé régulièrement du cannabis (au moins 10 fois dans le mois), contre 25 % dans l'Hexagone. Ces valeurs démontrent d'un côté qu'une part importante de la population ultramarine ne consomme pas de cannabis (plus de 70% de non-expérimentateurs) et de l'autre, une part similaire, voire plus importante de consommateurs réguliers. La Réunion se distingue avec un profil de consommation similaire à celui observé en France hexagonale.
Des facteurs hypothétiques ou inconnus
Contacté par notre rédaction, l'OFDT nous confie qu'il reste toujours face à des questions sans réponse. Les données, non-scientifiques, ne sont pas exploitables afin de déterminer les raisons des consommations plus intenses dans les territoires ultramarins. Néanmoins, il semblerait qu'il y ait un autre contexte d'usage, malgré une législation et une application semblable, les hypothèses seraient plus d'ordre culturel. En effet, cela relèverait soit d'une marginalité encrée sur le territoire, soit d'un usage récréatif appréhendé sous un autre regard.